Femme et football : oumou baldé, 1ere arbitre d’origine africaine à bordeaux, livre ses secrets

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S cénariste et réalisatrice, Oumou Baldé, une guinéenne vivant en France depuis plusieurs années, est la première femme d’origine africaine à intégrer le trio arbitral du club des Girondins de Bordeaux.

Dans une interview accordée à notre rédaction, Oumou Baldé aborde avec nous les questions  d’intégration sociale et d’immigration des jeunes guinéens.

Interview !

Guinéeactuelle.com : Quand vous êtes arrivées en France, dites-nous comment vous avez fait pour l’intégration ?

Oumou Baldé : Je n’ai pas eu beaucoup de difficultés pour mon intégration. Avec l’arbitrage, les choses ont été plus simples. Je suis arrivée dans une région où j’étais la seule femme-arbitre de football.

Seule femme-arbitre, mais le phénomène de l’immigration était toujours d’actualité, comment on percevait votre présence ?

Dans ce domaine, je n’ai pas vraiment été confronté à une situation difficile vis-à-vis de ma couleur de peau. En plus, il fallait donner un peu de temps pour que les joueurs et les dirigeants s’habituent à ma présence et vice-versa.

Justement, vous n’avez pas eu de problèmes, mais cette situation de racisme et de discrimination existe encore, surtout en cette période d’immigration. Dites-nous quelle analyse avez-vous de cette réalité ?

Dans le domaine du sport, je n’’ai pas eu de difficultés. Mais dans la vie de tous les jours, j’ai moi-même été victime de cette discrimination qui m’avait conduit à l’époque à porter plainte. C’est une triste réalité, mais il faut le vivre pour comprendre réellement.

Vous êtes une des femmes qui reçoit souvent des jeunes migrants guinéens, qui arrivent en France sans situation. Comment faites-vous avec eux?

Malheureusement, il y a beaucoup de jeunes guinéens qui arrivent et qui se retrouvent dans des situations très difficiles. Ils ont besoin d’être accompagnés et orientés vers des structures spécialisées.  Mais au-delà de cet accompagnement, j’essaie d’être là pour eux en cas de besoin.

Alors aujourd’hui,  vous connaissez leur situation, que compte vous faire pour ces jeunes dans le futur?

Vous savez dans leurs cas, c’est difficile de se projeter à long terme. Dans un premier temps, c’est d’essayer de rentrer dans le circuit d’accompagnement, en suite, trouver des papiers. Mais c’est des situations au cas par cas,  par exemple les jeunes qui sont considérés comme mineur, peuvent intégrer des formations et faire des perceptives pour l’avenir  pour les autres c’est plus complexe.

Vous comptez mettre un centre d’encadrement et d’accompagnement, expliquez-nous ce processus et quelles sont vos visées ?

Il y a quelques jours, j’ai été sollicitée par une centaine de jeunes guinéens qui se sont organisés dans une équipe de football. Parmi eux, il y a vraiment du vrai talent et je compte les accompagner au mieux possible, à travers  les contacts que j’ai dans le milieu sportif. Et pour certains leur permettre de sortir de l’isolement. J’ai été agréablement surprise.

Que comptez-vous faire dans un proche futur ?

Dans un premier temps, c’est de rendre officielle la structure. Ensuite trouver des personnes de bonnes volontés pour nous accompagner. Il y a certains déjà qui sont sollicités par des clubs d’ici, ça prouve qu’il y a du talent.

Je souhaiterai après que les dirigeants du football guinéens aient connaissance de la structure ça peut toujours servir. Le football guinéen a bien besoin de ses jeunes talents où qu’ils se trouvent.

Pour terminer qu’est-ce que vous avez à dire aux jeunes africains de façon générale et ceux de la Guinée en particulier ?

C’est de redoubler encore d’effort et continuer à y croire. C’est maintenant ou jamais de s’affirmer. L’avenir, c’est la jeunesse alors ne la laissons pas tomber.

Interview réalisée par Aliou Diallo

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