Elevage : le programme d’insémination nationale artificielle des vaches à plus de 85% de réussite

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Le programme d’insémination nationale artificielle des vaches, lancé par le chef de l’État guinéen, à travers le ministère de l’élevage, se poursuit à l’intérieur du pays. Dans une interview accordée à la rédaction de guineeactuelle.com ce jeudi 21 février 2019, le directeur national des productions et industries animales a déclaré que 39 vaches sur 40 inséminées dans la région de Boké sont déjà en gestation, soit un taux de réussite de 85%.

L’insémination artificielle est l’accouplement sans contact entre les animaux, cette nouvelle expérience de reproduction animale qui a réussi dans plusieurs autres pays, notamment au Mali, au Sénégal et au Maroc  consiste à améliorer la  rentabilité des éleveurs et intensifier la production laitière en Guinée.

25 agents inséminateurs guinéens formés grâce à la coopération Guinée-Maroc ont couvert plus de 6 préfectures et plus de 100 vaches sont déjà inséminées. L’’opération vise à inséminer plus de 10 mille vaches avant fin 2019.

«  Ce que nous sommes en train d’utiliser, c’est de transporter les semences de races améliorées, des races européennes très performantes pour inséminer des vaches guinéennes de la race dama  qui résistent à la trypanosomiase et sont très adaptées à notre écosystème, malheureusement elles ne produisent pas beaucoup, quand vous prenez l’une de ces vaches, elle ne peut pas produire plus d’un litre par jour, alors que ces vaches européennes produisent 30 à 60 litres de lait  par jour ,  donc quand il s’agit de deux races différentes ça devient le croisement , donc nous faisons des croisements en utilisant l’insémination artificielle qui est assez efficace, qui évite les contacts, qui évite le transport des maladies, qui évite les charges économiques pour transporter des animaux. Le président a souhaité à ce que cela soit expérimenté en Guinée » a indiqué Joseph Boniface Mansaré, ingénieur zootechnicien et directeur national des productions et industries animales.

Selon lui,  le projet est actuellement dans une phase pilote. L’équipe inséminatrice compte se rendre dans les différentes préfectures déjà couvertes pour une observation.

« Nous avons commencé cette phase pilote à Boké quand le président a fini de lancer le programme officiellement à Labé lors de la journée de l’élevage  et là-bas on, aujourd’hui 39 vaches en gestation sur plus d’une quarantaine qu’on a inséminé, la gestation, c’est pour ne pas dire la grossesse, ce qui nous a donné une réussite d’un peu plus de 85%, et un tel taux c’est extraordinaire parce qu’en matière d’insémination, ce n’est pas facile d’avoir 50% de réussite, il y a trois semaines, nous avons couvert 6 préfectures dans les quatre régions naturelles, notamment Kankan ,Kouroussa, Forécariah, Labé, Kissidougou. A Guépéou, on est allé préparer d’abord les vaches et ensuite les inséminer ; nous irons dans quelques jours pour voir ces vaches qu’on a inséminé est-ce que effectivement, on a réussi » a précisé l’ingénieur zootechnicien, Joseph Boniface

Ainsi, le département de l’élevage évite à l’inséminer des vaches de quelques préfectures du pays pour pouvoir identifier les différentes races animales dans quelques années et garder des races Ndama à l’étape pure.

« La ndama elle est endémique, la Ndama est venue de la Guinée dans un village de Gaoual, toute cette zone-là, on a des ndamas à l’étape pure et ces germes sont recherchés un peu partout, on ne peut pas se permettre d’aller inséminer là-bas. On ne veut même pas prendre ce risque jusqu’à ce qu’on est la totale maitrise de notre système, sinon les gens vont utiliser les animaux n’importe comment. On a évité également la zone du sud du pays où vous avez des vaches de Sahel qui créent tellement de problème (…….) aujourd’hui, on ne sait vraiment pas tel produit est-ce que c’est ndama est-ce que c’est gnéré. On ne comprend plus rien » a ajouté Joseph Boniface Mansaré.

Avec cette opération d’insémination, le ministère de l’élevage souhaite que la bonne viande soit à la portée de chaque guinéen d’ici quelques années. Car, rapporte le directeur national des productions et industries animales, un bœuf issu de ce croisement pourrait avoir 500 à 600 kg en moins d’un an.

Nantady Camara

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