Elections en tunisie : grand saut vers l’inconnu

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A  la veille du second tour, le pays renouvelait son Parlement. Tout reste indécis au sujet des candidats aux prises pour la magistrature suprême.

Depuis l’ouverture du processus électoral, c’est Nabil Karoui et l’indépendant Kaïs Saïed qui croisent le fer. Deux figures qu’on ne pouvait voir au premier plan en début d’année 2019 en passe d’occuper la Présidence. Sauf que le premier non moins proche du pouvoir et numéro 1 du monde de la communication a été écroué en prison pour une affaire de blanchiment d’argent.

S’il continue de communiquer en prison, sa détention a été prise en compte son rival qui est un social-conservateur. Ainsi, Kais Saied a décidé de ne pas faire campagne priorisant le porte-à-porte. Mais le peuple Tunisien reste perdu car au finish les deux candidats n’ont pas présenté de programme de façon solennelle. Pire, ils n’ont pas eu de débats contradictoires à même d’orienter les électeurs.

Aussi, l’Assemblée Nationale sortante a échoué à mettre en place un conseil constitutionnel. Ce qui rend sensible la lecture de certaines procédures et actes posés concernant les élections générales. Dans une démocratie, cela reste un passage obligé, mais tout indique bien qu’il s’agit d’un acte délibéré voire un calcul politique. La tenue des législatives, en plein entre deux tours, mène à une confusion élective. Avant la présidentielle, on a un régime parlementaire mais après : il est présidentiel.

Ce sont donc les affinités qui trancheront même si Saied est le seul à prôner l’alternance. Les profils opposés des candidats restent un fait à ne pas négliger même si les islamistes d’Ennahdha retrouvent une seconde vie avec cette nouvelle donne. Kais Saied qui reste un magnat de l’arène politico-médiatique partait favori avant le scrutin. Sa côte chute depuis le 1er  tour, et son appartenance au régime sortant pourrait jouer en sa défaveur.

Les législatives n’auront pas grande influence sur le second tour mais, l’évidence reste la suivante : les tunisiens vont vers l’inconnu car ils devront faire un choix …PAR DÉFAUT !

Idrissa Keita

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