Elections communales : « les juges avaient été influencés pour procéder à l’annulation d’un certain nombre de pv », dixit étienne soropogui

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L e Directeur des opérations de la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante), est sorti de son silence, sept mois après la tenue des élections communales en Guinée. C’est visiblement un Étienne Soropogui, frustré, qui répondait aux questions de nos confrères de la radio Lynx Fm.
Ce commissaire de la CENI a fait des révélations qui lève le voile sur les origines de la crise sociopolitique actuelle que traverse notre pays justement en rapport avec lesdites élections. Même s’il reconnaît avoir bien conduit le processus électoral.

Selon lui, les magistrats avaient fait l’objet de pression et d’influence : « nous avons très sereinement conduit les opérations électorales jusqu’au niveau des CACV (Commission Administrative Communale de Vote). Les juges avaient été influencés pour procéder à l’annulation d’un certain nombre de PV (procès-verbaux) sortis des bureaux de vote de nature à arrondir les angles au profit du Parti au pouvoir. Des accusations ont été formulées dans ce sens par le principal parti de l’opposition l’UFDG (…). Après discussions avec quelques juges, ils m’ont confié qu’ils ont eu assez de pressions pour se livrer à ce genre d’exercice. Je crois que ce n’est pas bien pour notre pays. On ne peut pas continuer à prendre en otage le processus électoral. Ce sont des comportements qui ne stabilisent pas le pays », dénonce-t-il.

Plus loin, Étienne Soropogui estime que malgré la nouvelle loi sur la CENI qui dit qu’on doit recomposer l’institution, cela n’empêchera les dysfonctionnements en son sein : « la nouvelle loi sur la CENI dit qu’on doit mettre en place une équipe. L’opposition doit fournir une liste de sept personnes. La mouvance présidentielle aussi sept. Deux personnes pour l’administration publique et une personne pour la société civile. Quand vous prenez l’opposition, a priori, on voit l’UFDG, mais elle ne sera pas seule. Il y a l’UFR et le PEDN. Selon les critères, le BL (Bloc Libéral) ne fait pas partie parce qu’il s’agit de la participation aux deux dernières élections et d’avoir au moins deux députés à l’Assemblée nationale. Peut-être l’UFDG n’aura que quatre personnes, l’UFR aura deux personnes et le PEDN une personne. Cette refondation ne fera que déplacer le débat et plus gravement (…). Après, il y aura au finish une institution qui va fonctionner pire ce qu’elle a été », a conclu le Directeur des opérations de la CENI.

Tomou TRAORE

 

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