Dialogue autour des résultats des communales : un arrangement qui devrait faire honte

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Les politiques ont promis de mettre un terme à leur propre colère qui était sur le point de troubler la quiétude des populations. Les manifestations organisées pour obtenir les résultats, dit-on sortis des urnes, n’ont pas encore permis d’arriver à des changements positifs dans ce pays. La raison, nous la connaissons, les bonnes bases n’ont jamais été
posées.
Puisque nous parlons des politiques guinéens, ils ont confié la résolution de la crise née des
communales à leurs maîtres, ceux qui ont réussi à instaurer la démocratie et la paix dans
leur pays. Ils se sont confiés eux-mêmes, pour qu’ils reçoivent des leçons de vie. Pour ceux
qui les acclament, il n’y a rien à apprécier. Il n’y a qu’à crier quand ils crient. Il n’y a qu’à
s’affoler quand ils s’affolent. Leur intelligence, ils la font connaître par leur capacité à tricher.
Leur sagesse ne dépasse pas le cadre familial. Pour les préoccupations communautaires, ils
affichent toute leur duplicité.
Les signaux apparaissent à l’occasion des consultations électorales. Les uns contestent, les
autres nient l’évidence et ensemble ils mettent les citoyens dans un flou qui donne peu
d’espoir. Le plus grand symptôme de la maladie des hiboux, c’est le regard. Les yeux hagards
fixés sur un objet bien grand qu’ils ne semblent pas suffisamment voir. Les politiques, nous
parlons d’eux. Comme des hiboux des forêts tropicales, ils sont en train de bien regarder
autour de nous, mais ils ne sont pas persuadés que les petits pays se transforment
positivement. Ils écoutent, mais n’entendent pas assez les joies des populations léonaises,
libériennes et gambiennes qui se remettent difficilement des guerres civiles et d’un
totalitarisme qui dépassaient les bornes.
La bêtise dans ces pays, c’était hier. Leurs leaders politiques ne font plus le hibou. Ils
acceptent de s’inspirer des pratiques des autres. Ils les adaptent aux réalités de chez eux,
toujours en ayant à l’esprit que l’égo démesuré des uns et des autres a pu provoquer par le
passé une instabilité et des morts. C’est cela l’intelligence au service de la communauté
nationale. Ceux qui croient être les seuls à profiter des retombées des actions de l’ensemble,
sont dangereux.
Les discussions en cours au ministère de l’administration du territoire et de la
décentralisation, se font sans nous. Ils ont choisi de négocier pour que chacune des
formations trouve les sièges qu’elle n’a pas obtenus dans les urnes. Les électeurs ont fait
leur travail. La CENI aussi. Cette dernière ne l’a pas bien fait, mais elle est elle-même l’œuvre
des mêmes politiques. Les pourparlers vont se poursuivre et finalement le partage va aider à
sortir de ce blocage. En tous les cas, c’est le résultat attendu. Et les experts internationaux
sont les seuls à proposer le vrai chemin. Du moins comme ils peuvent le prétendre. Si petit
soit le problème guinéen, il faut qu’il soit réglé avec l’aide des autres. On ne parle pas
d’observateurs. On parle d’étrangers doués pour la recherche des compromis au nom de la
paix. Ce qui est synonyme de facilitateurs, un vocable souvent emprunté pour nommer des
guinéens qui sont désignés dans les deux bords politiques, dont les suggestions ne sont
jamais prises en compte.

Où allons-nous ? Tout droit vers l’installation des exécutifs communaux. Les maires qui
seront élus dans le second trimestre de cette année, nous l’espérons, auront plus de chance
d’obtenir des fonds des partenaires au développement. Le ministre Bouréma de
l’administration y croit et veut convaincre ses frères en politique à opter pour la marche.
Cette fois, nous aurions préféré la proposition de la mouvance qui voulait la reprise des
élections dans les communes conflictuelles. Difficile, mais c’est une solution démocratique.
Le choix de l’opposition d’aller aux négociations, est loin de l’être.

Jacques LEWA 

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