Détention prolongée des cadres du rpg : le parti parle d’une main noire

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A u cours de l’Assemblée Générale hebdomadaire du parti, le secrétaire administratif du RPG Arc-en-ciel (ancien parti au pouvoir) a laissé entendre, samedi 17 juin 2023, qu’une main noire serait derrière la détention prolongée des cadres du parti.

Selon Lansana Komara, leurs  camarades sont détenus depuis 14 mois à la maison centrale sans aucune preuve à l’appui.

«Quatorze mois d’emprisonnement et jusqu’à présent, nous ne voyons aucune preuve. À chaque fois, c’est le Procureur spécial qui interjette appel », dénonce-t-il à l’entame de son discours.

Cas par cas, le secrétaire administratif de l’ancien parti au pouvoir tente de démonter les arguments du Procureur Spécial de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF).

Cas de l’ancien Premier Ministre

« Si nous prenons le cas de Dr Ibrahima Kassory Fofana, ancien premier ministre, il est inculpé et placé en détention à la maison centrale depuis le 06 avril 2022 par un mandat délivré par le Procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Après de nombreux mois d’enquête et à trois reprises, les juges chargés de l’affaire ont jugé nécessaire de le libérer. En principe, actuellement, il devrait être libre. Vous avez entendu parler qu’il était propriétaire d’une banque, de Plaza Diamant, vous avez entendu parler des 46 millions de dollars de la Mamri. Tout ça, c’est balayé, c’est fini. Maintenant, on parle de 15 milliards au niveau de la Mamri. Il semble qu’après des vérifications, à la banque, il n’y a pas 15 milliards. Est-ce qu’on peut détourner un montant qui n’existe pas? Aujourd’hui, Kassory est malade. La loi stipule que lorsqu’une personne est malade, elle ne devrait pas être incarcérée. Il faut lui venir en aide. Le fait de recevoir des soins fait partie du respect des droits de l’homme. Nous demandons aux autorités actuelles de tout mettre en œuvre pour libérer nos camarades emprisonnés. Nous leur demandons également de faire le nécessaire pour permettre à nos camarades de se faire soigner dans le pays de leur choix », détaille Lansana Komara.

Cas de l’ancien président de l’Assemblée nationale

« Si vous prenez le cas de l’honorable Damaro Camara qui a été emprisonné à la maison centrale le 27 avril 2022, malgré tout, le Procureur a maintenu et continue d’interjeter appel. Cela veut dire que tous ces gens-là sont en liberté au regard du droit. Mais du fait que le Procureur ne veut pas qu’ils soient en liberté, ils sont incarcérés à la maison centrale. Amadou Damaro Camara a un problème de coeur, nous demandons qu’il soit libéré », précise-t-il.

Cas de l’ancien ministre de la Défense

« Docteur Mohamed Diané est inculpé depuis le 06 avril 2022, le Procureur a toujours relevé appel. Nonobstant le recours du procureur spécial, la chambre spéciale du contrôle de l’instruction a confirmé toutes les décisions de libération. Malheureusement, le Procureur spécial a refusé sa libération. Nous ne sommes pas des juges mais l’article 312 du code de procédure pénale prévoit que lorsque la décision du juge d’instruction ordonnant la mise en liberté est confirmée par la chambre de contrôle de l’instruction, l’ordonnance de mise en liberté sort son plein et entier effet. Mais c’est sans compter qu’il y a un truc politique derrière tout ça », a indiqué Lansana Komara.

Cas du ministre Oyé Guilavogui

« Vous avez le cas Oyé Guilavogui. Vous avez tous suivi son procès. Parfois c’est pitoyable et des fois c’est ridicule. On parle de 50 millions de dollars détournés, mais les chinois disent qu’ils n’ont rien donné. Le chinois est sorti publiquement dire qu’il n’a rien donné. Donc, Oyé n’a rien reçu. On a laissé ça de côté, maintenant, ce sont les anciens travailleurs de la SOTELGUI qu’on appelle pour leur demander des choses qui n’ont rien à voir avec le procès. C’est pourquoi je dis que c’est ridicule et pitoyable. Tout ça veut dire que nous allons vers une justice à deux vitesses ».

En énumérant ces différents cas, Lansana Komara tire une conclusion selon laquelle, il y a une main noire derrière cette détention prolongée des cadres de l’ancien parti au pouvoir.

« À l’allure où nous allons, la direction nationale du parti ne pourra plus maitriser sa base tellement que le degré de l’injustice est élevée.  A bon entendeur salut », menace-t-il, non sans rappeler le cas Lounceny Camara décédé en détention.

La rédaction

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