L e jeudi 31 mars, nous avons assisté au passage en force du premier ministre Kassory à la tête du controversé comité national exécutif provisoire du RPG Arc-en-ciel. Passage en force, parce que la démarche est depuis l’entame, non inclusive et contestée par une frange importante du parti. Controversé, parce que ledit comité est non seulement contesté, mais surtout sans base légale parce que non prévu par les textes du parti.
Nous le savons tous, pour qu’une structure soit mise en place au sein d’un parti, elle doit avoir été préalablement prévue par les statuts dudit parti, ou préalablement décidé en congrès ou en assemblée générale extraordinaire convoquée à l’effet. Donc la mise en place sans base légale et en toute contestation d’un comité national exécutif provisoire est illégale. Le fait que ledit comité soit reconnu par la junte, elle-même dépourvue de toute légalité, n’en fait pas la direction légale du RPG. La direction du RPG, c’est le Pr. Alpha Condé, Hadja Fatou Bangoura, Dr Diané, Dr Balo, Sékou Savané… issus du congrès. Le parti fonctionne sur le fondement des principes qui le régissent au risque de sombrer dans l’illégalité.
Hormis l’aspect légal, le boycott de la cérémonie Kassory par les ténors Hadja Fatou Bangoura, Honorable Damaro, Dr Diané, Dr Balo, Dr Kalil Kaba, Dr I. Kourouma… et l’opposition radicale d’une bonne partie de la base prouvent non seulement que la combine a échoué, mais surtout qu’elle divise le parti de la base au sommet. Nous voyons bien que le RPG risque l’implosion, nous voyons tous qu’il s’est installé un désaccord profond entre les ténors les plus représentatifs du parti. Et pendant ce temps, au lieu de chercher à rassembler, nous assistons à des déclarations irresponsables, à des diatribes du genre « la minorité ne peut pas empêcher la marche » ou encore « personne n’est indispensable » ou encore « nous sommes plus anciens que Dr Diané », etc. Des provocations tendant à frustrer davantage les opposants à la combine. Tout est fait pour fracturer et rassembler une partie autour de Kassory, alors que la logique voudrait que tous soient rassemblés autour du parti. Tout est fait pour imposer le premier ministre Kassory par la combine avec tout ce que cela suscite comme risque.
Moi je voudrais dire à Bantama qu’il existe des leaders incontournables à la grandeur du RPG. Des leaders représentatifs d’une bonne partie de la base. L’Honorable Amadou Damaro Camara, Dr Kalil Kaba, Dr Balo, Dr Diané sont de ceux-là. Le Pr. Alpha Condé en est conscient. C’est à juste titre qu’il recommande une gestion collégiale pour garder la grandeur du parti. Que Bantama sache qu’en politique, c’est le poids et la force de mobilisation qui font la différence. L’ancienneté n’est qu’un hommage sinon les militants sont égaux en droits et en devoirs. A part le verbiage désarticulé qu’on lui connaît qu’est-ce qu’il vaut ? Que Bantama Sow prenne de la hauteur. De telles diatribes dignes d’un « gnamakala » ne font pas honneur à son parcours.
Il faut préciser que le RPG n’a qu’un seul président. C’est le Pr. Alpha Condé. Il est le président élu du parti, sa volonté ne souffre d’aucune légitimité. Et si jamais sa volonté devrait être écartée, que cela se fasse au profit du respect des principes du parti. Ainsi, Hadja Fatou Bangoura, en tant que secrétaire politique élue au congrès, doit assurer l’intérim jusqu’au retour du président Alpha Condé. Faut-il rappeler que le RPG a d’ailleurs toujours fonctionné ainsi à l’absence du Pr. Alpha Condé ? Hadja Fatou Bangoura, Dr Diané, Dr Ballo étaient les dirigeants de ce parti en l’absence du Pr Alpha Condé. Ce qui nous amène à nous interroger sur le bien-fondé de cette trahison qui met à mal la cohésion du RPG? Qu’est ce qui a motivé cette cérémonie au mépris de toute légalité et au mépris des recommandations du président du parti? Pourquoi privilégier l’intérêt d’un individu au mépris des principes et de la volonté d’une bonne partie de la base? Du moment où une frange importante du parti refuse d’adhérer à la combine, pourquoi s’entêter dans la faute?
Moi je pense que face à la crispation des positions, il faudrait dans l’intérêt du rassemblement, respecter la volonté du président du parti quant à la gestion collégiale du RPG Arc-en-ciel à son insu. Il faut rappeler que les conflits de succession sont les principales causes d’implosion des partis de masse. L’exemple du Parti Socialiste Français en est illustratif. Créé en 1969, sa dislocation s’est opérée en quelques mois laissant place à d’inutiles micro-partis et un PS en coquille vide. Les exemples sont fusion. Donc l’argument selon lequel le RPG ne risquerait rien malgré le hold-up, est un bluff ou une naïveté politique. Vouloir tourner la page Alpha Condé sans son accord, c’est tuer le RPG. S’il doit quitter la direction du parti, cela doit faire l’objet d’une démarche claire et sans ambiguïté. Et c’est lui, Alpha Condé qui doit convoquer le congrès comme mentionné dans les textes du parti. Le soi-disant comité ne peut et ne doit au regard des textes, convoquer ni le congrès, ni une quelconque convention. Ce serait une autre démarche isolée, illégale et conflictogène. S’il est loisible d’avoir des ambitions politiques, s’il est loisible pour chacun des cadres de vouloir prendre la tête du RPG, cette ambition ne peut primer sur l’intérêt du parti. C’est à la loyale que ça se jouera.
Kemoko Camara