A quelques jours de la date annoncée pour la tenue d’un congrès de la Fédération guinéenne de boxe (Féguiboxe), prévu le 23 décembre 2025 à Fria, les divergences entre les acteurs de la discipline restent vives.
Tandis qu’un camp dénonce une crise institutionnelle prolongée et conteste la légalité de ce rendez-vous, la direction fédérale en place affirme respecter les textes en vigueur.
De son côté, le ministère des Sports plaide pour une concertation préalable avant toute initiative.
Pour le camp de Boubacar Biro Barry, la Féguiboxe traverse une période de blocage depuis plus d’un an.
Selon lui, l’absence de consensus et les désaccords internes ont conduit certains clubs statutaires à mettre en place un bureau intérimaire chargé de la gestion courante, conformément à leur interprétation des statuts.
Il estime que les démarches engagées auprès du ministère des Sports et de la Direction nationale des sports n’ont pas permis, jusqu’ici, de déboucher sur une solution durable, malgré la transmission de documents et la mise en place, en début d’année 2025, d’une commission ministérielle.
A l’approche du congrès annoncé pour décembre, ce camp exprime ses réserves et craint une aggravation des tensions. Il rappelle que, selon sa lecture du calendrier statutaire, le congrès ordinaire ne serait pas attendu avant janvier 2026 et appelle à une intervention du département de tutelle afin de favoriser un cadre de dialogue entre les parties.
A l’inverse, le président de la Féguiboxe, Alpha Amadou Baldé, rejette l’idée d’une crise institutionnelle. Il soutient que la fédération fonctionne normalement et bénéficie de la reconnaissance des autorités sportives compétentes, notamment le ministère des Sports et le Comité national olympique.
Pour lui, les contestations actuelles relèvent davantage de divergences internes liées à l’approche des échéances électorales.
Alpha Amadou Baldé met en avant le bilan de son mandat, évoquant l’organisation de compétitions continentales, la participation aux rendez-vous internationaux ainsi que des actions de formation en faveur des arbitres et des entraîneurs.
Concernant le congrès annoncé à Fria, il assure que la procédure respecte les statuts, indiquant que les membres statutaires ont été officiellement informés dans les délais requis et que la décision finale leur reviendra.
Le ministère des Sports, par la voix du Directeur national adjoint des Sports, Mamadou Aliou Sory Barry, confirme pour sa part avoir engagé des démarches de médiation depuis plusieurs mois.
Il rappelle le principe selon lequel une seule fédération est reconnue par discipline sportive et souligne que le comité exécutif issu du congrès de 2022 demeure, à ce jour, l’organe officiellement reconnu.
Tout en reconnaissant l’existence de tensions internes, le responsable du ministère insiste sur la nécessité d’un cadre de concertation avant toute tenue de congrès.
Selon lui, aucune rencontre de ce type ne devrait se tenir sans une assise réunissant l’ensemble des parties concernées, afin d’éviter une escalade et de préserver l’intérêt supérieur de la boxe guinéenne.
Entre contestation de la légalité du congrès, affirmation de la continuité institutionnelle et appel à la médiation, l’avenir immédiat de la Féguiboxe reste suspendu à la capacité des acteurs à trouver un terrain d’entente.
Fatoumata Camara pour www.guineeactuelle.com


