Covid-19/france : entretien avec un personnel hospitalier

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L ’artiste Cristal Java Gaga, également personnel hospitalier à Paris, a bien voulu se prêter aux questions de nos confrères de Focus Africa au tour de la gestion du Covid-19.

Entretien !

Focus Africa : Bonjour madame. Qui êtesvous ?

Java Cristal Gaga : Bonjour à toutes et à tous. J’exerce en qualité de personnel hospitalier à Paris et je suis également une artiste auteur-compositeur connue sous le nom de Java Cristal Gaga. Je viens de publier un album, sorti très exactement le 30 Novembre 2019. Cet album de 13 titres s’intitule « C’est la meuf ».

Je travaille dans un des plus grands hôpitaux de Paris, où nous nous sommes retrouvés submergés de patients atteints par le Covid 19. A l’heure où je vous parle, nous sommes encore en poste au sein de l’hôpital.

Aujourd’hui, nous sommes le premier mai, donc je profite de l’occasion pour souhaiter une bonne fête à mes collègues et à toutes les travailleuses et travailleurs du monde.

Focus Africa : Pouvez-nous parler de la gestion des malades atteints du Covid-19 dans les hôpitaux ?

JCG : Au départ, nous ne nous attendions pas du tout à ce genre de virus. Aucune personne au monde n’avait prévu l’ampleur que prendrait ce type de scénario. Certains patients étaient déjà infectés par le virus en arrivant. De ce fait, les personnels en poste à ce moment se sont retrouvés en contact direct avec une multitude de personnes malades. Sans préparation préalable, nombre de nos collègues ont pris en charge des patients ayant contracté le virus. Nous avons été informés plus tard de l’existence réelle de cette maladie. Aussitôt, le port obligatoire de masque pour tous est entré en vigueur dans les hôpitaux. Par la suite, de nombreux malades ont été admis. L’ampleur de la pandémie et une charge virale plus élevée ont généré soudainement une atmosphère beaucoup plus pesante. Beaucoup d’entre-nous se sont mis à travailler entre dix à douze heures, sans se reposer, pendant cinq ou six jours. Tous cela avec bon cœur. Nos supérieurs, notamment les professeurs, médecins et chefs de services étaient tous présents pour nous encadrer car une épreuve difficile était en train de s’imposer à nous. Tous les personnels se sont montrés très solidaires avec une mobilisation inédite.

Focus Africa : Quelle est la situation aujourd’hui, compte-tenu de la  décrue de la pandémie ?

JCG : Nous sommes des soldats et professionnels de la santé, au service des malades. La vigilance ainsi que des attentions particulières vis à du virus restent de mise. Le monde hospitalier est en alerte maximale, malgré la baisse sensible de la pandémie. L’Ile de France, malheureusement, compte de nombreux décès. Nous rendons hommage à nos collègues qui ont perdu leur vie sur le front. Malgré tout, le moral reste au beau fixe et nous continuons à travailler durement en assistant nos patients. Notre métier est consacré au soin et la solidarité devient plus évidente qu’auparavant.

Focus Africa : Que pensez-vous du comportement des Parisiens en ce  moment de confinement ?

JCG : Je pense que certains d’entre nous sont inconscients. Je constate la négligence totale concernant les consignes de sécurité à Paris. En ce temps de guerre, et vu les instructions des autorités, ils doivent se confiner davantage en laissant de côté les activités sportives et les fausses attestations de sortie. Tous les citoyens devraient faire preuve de rigueur et non pas le contraire.

Focus Africa : Aujourd’hui, vous continuez à être sur le front, quelle est votre baguette magique pour combattre ce virus ?

JCG : Nous travaillons en notre âme et conscience, et en tout état de cause. Notre baguette magique aujourd’hui consiste en des consignes très strictes concernant les mesures de sécurité. Dans les hôpitaux, elles sont bien appliquées. Nous sommes bien préparés en sachant qu’il n y a pas de risque zéro. Nous sommes en vigilance accrue et la rigueur est notre devise. La protection est indispensable.

Focus Africa : A votre avis, cette maladie risque-t-elle de durer ?

JCG : Les informations liées à Covid 19 sont contradictoires. Néanmoins, restons vigilants en appliquant toutes les consignes concernant les gestes-barrières : distance sociale, port de masques dans les trains, métro, lavages des mains à plusieurs reprises avec du savon. Le plus difficile reste à venir et il est nécessaire de se montrer plus strict par rapport à l’hygiène. La situation est très grave et tous les comportements  à risques seraient néfastes à la population. Nous craignons également les porteurs sains. Mais, grâce à la discipline requise, la chaine de propagation est appelée à se réduire.

Focus Africa : Où trouvez-vous le temps pour chanter ?

JCG : Mon album est sorti en novembre 2019, donc j’ai eu le temps de faire un peu de promotion avant l’arrivée de la pandémie. Je donne des interviews via tous les outils de communication. Mes fans me suivent à travers les réseaux sociaux et le digital bat son plein.

Focus Africa : Que diriez-vous aux travailleuses en ce jour de la fête de travail ?

JCG : Je sais que beaucoup ont été lourdement impactés par le confinement et la fermeture de leur restaurants, salons de coiffures, marchés et autres commerces non essentiels. Personnellement, je leur témoigne mon affection la plus sincère. Ils doivent sans tarder, entreprendre les démarches administratives mises en place par l’état (se renseigner sur les sites de leurs mairies respectives). Le gouvernement Français prodigue des aides en terme de salaires, de loyers, de factures d’électricité. Le report de taxes et de TVA est prévu. Les services sociaux, les associations humanitaires sont également mobilisés.

Focus Arica : Avez-vous un dernier mot ?

JCG : Les règles sont les mêmes pour tous les citoyens.

-Désinfecter les poignées  de portes.

-Nettoyer sans cesse les surfaces.

-Utiliser des masques en tissus africains qui sont doublés.

-Eviter les lieux publics en attendant de nouvelles mesures.

Par Uche EJIMS

Focus Africa 2020

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