A paris, le Collectif pour la transition en guinée (CTG) organise une conférence de presse et annonce le dépôt d’une plainte contre Alpha Condé et ses proches.
Le Collectif pour la Transition en Guinée (CTG) vient de déposer une p l a i n te contre ce r ta i n s hauts dignitaires de Conakry au parquet national financier de Paris.
Cette plainte vise le président Alpha Condé, son fils Mohamed Condé, le ministre de la Défense Dr Mohamed Diané et sa nièce Fatoumata Kalo.
Elle intervient au moment où le parti au pouvoir et ses alliés ont annoncé la candidature du Président Alpha Condé pour les élections du 18 octobre prochain.
Pour le porte-parole du CTG, « cette action judiciaire tombe à point nommé. Elle permettra peut-être au président Alpha Condé de faire une prise de conscience sur son avenir politique », estime Ibrahim Sorel Keita, le porte-parole du CTG.
Pourquoi cette conférence de presse ?
« Nous voulons alerter l’opinion publique sur les opérations financières douteuses qui impliquent des membres de la famille du président Guinéen, Alpha Condé.
Cette action judiciaire est relative à plusieurs activités financières qui ont débuté à Paris et en Guinée depuis 2015 à nos jours.
Il est question de la disparition de 171 millions d’Euro lors d’une transaction financière entre la Société Minière de Boké (SMB) et l’Alliance Minière Responsable (AMR), une société française portant sur l’exploitation de la mine de Boké.
Nous nous sommes rendu compte que sur la base de témoignages, de documents, et d’articles de presse, que la société AMR avait comme actionnaires les proches du régime.
C’est une opération qui a abouti à enrichir d’une manière illicite, un certain nombre de gens au détriment de la population guinéenne. Par conséquent, La population de BOKÉ a voulu porter plainte »
Peut-on avoir des détails juridiques sur la plainte ? Qui est-ce qu’elle vise ?
« C’est une plainte pour corruption et trafic d’influence passive et active, de blanchiment et de corruption à l’endroit de M. Alpha Condé et son fils Mohamed Condé, le ministre de la Défense, Dr Mohamed Diané et sa nièce Fatoumata Kalo.
Cette plainte n’a pas été déposée à Paris par hasard. Au cœur de cette plainte, il y a une société minière française l’Alliance minière responsable (AMR) dont certains de ses fondateurs et investisseurs ont réalisé de très importantes plus-values en cédant une partie des actifs de la société à la Société minière de Boké(SMB).
Le tout, avec un prix et des conditions financières qui ne semblent pas avoir de lien avec les réalités de la situation de cette mine sur le terrain. Certains actionnaires de cette société sont proches du régime de Conakry.
Le ministre Mohamed Diané et potentiellement certains de ses membres, ont été impliqués dans d’éventuelles actions de corruptions auprès du fils de Mr Alpha Condé et ce, dès 2015.
Dans l’obtention du Premier permis d’exploitation, la Compagnie des Bauxites de Dian- Dian (COBAD) obtient un permis d’exploration a BOKÉ où elle ne devrait pas avoir de concession.
Ensuite, dans le décret de Juillet 2017 dans lequel M. Alpha Condé accordait ce permis d’exploitation, il y a des erreurs factuelles qui laissent extrêmement songeur, puisque c’est le numéro du registre du (COBAD) que l’on retrouve indiqué à côté de la dénomination de l’(AMR).
Par conséquent, on demande qu’une enquête soit ouverte. D’autant qu’il y a des acteurs français qui sont présent dans cette opération.
S’agit-il de bien mal acquis ? Quoi qu’il en soit, M. Mohammed Condé aurait bénéficié d’avantage de la part de chef d’entreprise français. »
Quelles sont les chances que cette nouvelle plainte aboutisse ?
« En effet, une enquête préliminaire à été lancée depuis 2015 contre M. Mohammed Condé. Des nouveaux éléments nous poussent à poursuivre en ce sens.
D’une part, la cession déguisée de l’AMR à SMB. De l’autre, les 2 millions que la nièce aurait récupérés. Si on ajoute a cela les morts à Boké et les dégradations environnementales qui sévissent, nous avons des chances de croire que le procureur va saisir les enquêtes qui ont commencé à l’époque.
On transmet les éléments à charges au parquet financier de Paris. Puisque c’est une vaste opération de corruption et de trafic d’influence, c’est à eux d’en juger. »
Votre sentiment par rapport au référendum passé ?
« C’est scandaleux, il sera investi comme candidat à la prochaine élection présidentielle du 18 oct. Pour nous c’est une course contre la montre, nous voulons mettre la pression afin de révéler le vrai visage de ce régime au monde entier.
Ce référendum est un référendum de la honte, car organisé avec des bourrages d’urnes avec à peine 20% de participation, et une cour constitutionnelle qui accepte de manière servile les résultats.
Il est urgent que tout le monde se lève. La majorité des demandeurs d’asile sont guinéens par ce que dans leur pays sévit la corruption.
On espère qu’il ne continuera pas. On espère que nos actions vont l’emmener à réfléchir et à rendre le tablier; autrement, il devrait faire face à une insurrection citoyenne et populaire.
Depuis les 4 mois d’existence de ce collectif, nous avons reçu un certain nombre d’éléments à charge contre ce régime. Nous avons décidé de lancer cette procédure et ainsi, faire en sorte qu’Alpha se pose des questions sur sa volonté obsessionnelle de se maintenir au pouvoir.
Nous voulons que les populations se réveillent et découvrent la gravité des pratiques financières de ce régime.
C’est scandaleux que 171 millions d’euros disparaissent de manière occulte. C’est autant d’argent en moins pour faire des écoles et des centres de santé.
C’est une opération qui a abouti à enrichir d’une manière illicite un certain nombre de gens au détriment de la population guinéenne. Par conséquent, la population de BOKÉ a voulu porter plainte. »
D’autres leviers d’action?
« Nous utilisons des instruments de droit, c’est censé être un état démocratique … Nous allons donc utiliser la justice. Nous révélons cette affaire la parce qu’il est anormal que le peuple guinéen se fasse avoir par des kleptocrates.
L’opposition appel à reprendre la manifestation juste après la convention. Nous pensons que les actes judiciaires et le harcèlement international sont très importants. Le retentissement de nos actions à l’international est très important.
La CEDEAO et l’union Africaine ont dit stop à ce troisième mandat d’Alpha Condé. Certains membre de la FNDC compte sur nous pour faire retentir un certain nombre d’actions que nous opérons.
L’heure est venu pour que l’opposition et la diaspora se retrouve au chevet du patient Guinée qui est très malade. »
In RP-MEDIAS