Concours miss-guinée : les dessous d’un malentendu profond entre johanna et bantama sow

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A la tête du comité Miss-Guinée depuis 2008, l’artiste Johanna Barry, qui dit avoir signé un contrat de 10 ans avec le Ministère de la Culture, perçoit le retrait de l’organisation du concours de beauté féminine en Guinée à sa structure, comme un acharnement.

En ayant en mémoire les efforts fournis pour ressusciter le comité Miss-Guinée, crée en 1986 puis suspendu en 1987 pour reprendre en 2008, Johanna Barry affirme à cor à cri, que le COMIGUI demeure une initiative à elle.

« Le COMIGUI est mon bébé, il est à moi. Le département n’a pas le droit, encore moins la capacité de me retirer ce comité. J’avais un contrat de 10 ans avant ce bras de fer. (…..) J’ai même vendu une de mes parcelles pour pouvoir travailler, parce que je n’ai pas le soutien du département. Je travaille dans la sérénité, dans la clairvoyance. Mais il y a des gens qui en veulent à moi, je ne sais pourquoi. Peut-être pour imposer leur autorité. Et cela ne marche pas avec moi », déclare-t-elle, ajoutant qu’elle n’est pas ‘’une fille dépendante de quelqu’un’’.

« J’ai un palmarès. Je ne suis pas ce genre de femme à baisser les bras ou à se laisser aller dans la facilité pour avancer », a prévenu Johanna Barry.

Origine du conflit entre le COMIGUI et le département de la culture

En 2017, après plusieurs années de succès, le concours Miss-Guinée a été un fiasco sur le plan organisationnel, au regard des critiques tous azimuts.

Face aux différentes indignations de l’opinion publique sur les images de jeunes filles (candidates) en tenues jugées trop légères, Siaka Barry, ministre de la Culture à l’époque, a rompu le contrat avec le comité d’organisation de Miss-Guinée.

Pour justifier sa décision, le ministère de la Culture, avait l’élaboration d’un nouveau cahier de charge et d’un code d’éthique et de déontologie par une commission qui sera érigée à cet effet.

« Pour la promotion de l’image la plus positive de nos valeurs culturelles, traditionnelles et authentiques, un cahier de charge sera élaboré ainsi qu’une charte d’éthique et de déontologie en vue de définir dans les moindres détails les nouvelles modalités et/ou conditions d’organisation de l’élection Miss-Guinée » avait indiqué le ministère de la Culture, qui avait en même temps menacé de retirer la licence et de traduire en justice toute entreprise ou organisation qui ne respecterait pas cette décision.

Depuis lors, à en croire Johanna Barry, le département de la Culture n’a pas voulu à ce qu’une solution soit trouvée  pour la bonne marche du concours de Miss-Guinée.

« J’ai mené les démarches maintes fois au niveau de ce département pour qu’on puisse régler le problème comme il faut pour qu’on puisse avancer. Mais ça toujours été une sorte de jeu du chat et de la souris», regrette l’auteure du morceau ‘’Mon choix’’ dédié au feu Général Lansana Conté.

De la rupture du contrat au retrait de l’organisation de l’évènement

Après deux ans de suspension, les autorités guinéennes, à travers l’ancien Ministre des Sports, de la Culture et du Patrimoine Historique, Sanoussy Bantama Sow, devenu ministre des Sports simplement, ont décidé de retirer carrément l’organisation du concours Miss-Guinée à la Structure dirigée par Johanna Barry.

« Le Ministère n’a pas cru renouveler le contrat qui était déjà arrivé à terme avec le COMIGUI. A cet effet, un appel à candidature a été lancé et à l’issue du dépouillement, l’organisation de ce concours national Miss Guinée a été confiée à une nouvelle structure, au regard de son expertise et des garanties réelles qu’elle offre pour la mise en œuvre effective de cet important événement culturel » a annoncé Bantama Sow en marge de la passation de service entre lui et la nouvelle entrante, Sona Konaté.

Réaction de Johanna Barry 

Pour Johanna Barry, ce n’est ni plus, ni moins qu’un acharnement contre sa personne sinon, soutient-elle, toutes les obligations dues au comité Miss Guinée ont toujours été respectées dans le cadre de l’organisation des concours Miss-Guinée.

« Quand j’ai reçu le document, je suis allée rencontrer le ministre Bantama Sow dans son bureau. Il m’a dit parce que tu n’as pas fait ce que je veux, tu penses que ton comité va avancer », révèle-t-elle sans pourtant expliquer ce que le Ministre l’aurait demandé de faire.

Déterminée à aller jusqu’au bout, Johanna Barry soupçonne Bantama Sow d’avoir confié le comité d’organisation du concours Miss-Guinée à une de ses nièces.

« J’ai appris qu’il (Bantama Sow, ndlr) a remis ce comité à sa nièce », accuse-t-elle, invitant cette dernière à se mettre à l’écart de son chemin.

« Il (Bantama Sow, ndlr), a remis le comité d’organisation à sa nièce, mais derrière, c’est lui le président du comité. C’est quelqu’un qui aime ce genre de trucs », persiste et signe Johanna Barry.

A la dernière minute, on apprend que le département en charge de Culture a publié ce vendredi 5 février 2021 un appel d’offre dans le cadre de l’organisation du Concours National de Beauté ‘’MISS Guinée’’.

« Le Ministre en charge de la Culture, lance un appel à candidature ouvert à toute personne physique ou morale détentrice de la licence d’Entrepreneur de spectacle et intéressée à l’organisation de cet évènement culturel d’envergure nationale », selon le communiqué, fixant la date limite du dépôt des dossiers de candidature au 18 janvier 2021.

Le cahier de charge, ajoute le communiqué, est disponible au Cabinet du Conseiller dudit Ministère moyennant le paiement d’une caution non-remboursable d’un million GNF.

Est-ce qu’une façon pour le ministère de la Culture de noyer le poisson dans ce bras de fer avec Johanna Barry ?

Alpha Sodio  Diallo

 

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