Chronique : ils peuvent marcher, nous on ‘’révise’’!

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R éviser est le mot le plus prononcé par les guinéens depuis que la Loi Fondamentale fut constatée caduque. Même s’ils sortent et font des démonstrations de force, le Palais de l’ALPHAiste a tranché : force restera au référendum.

Ça  révise parce qu’ils ne sont Pas contents. Ceux-là  qui pensent que la Constitution du 07 mai 2010 comporte, certes des lacunes, et souffre du fait de ne pas avoir été adoptée par un vote du peuple souverain. Hélas, le rejet de plusieurs acteurs politiques non des moindres à l’heure des consultations témoignera d’une chose : la préparation du processus n’a pas été inclusive. Une future Constitution où le peuple qui se sera exprimé a été entendu : l’avant-projet est désormais là.

Ça  révise parce qu’il y a débats de personnes. Alors que l’ALPHAiste estime avoir « émergé » la Guinée quand ceux de la rue l’avaient mise aux abois, il ne peut en être autrement. Les divergences de vues se dissiperont afin d’y voir clair en 2020, malgré des mois de grognes, empoignades et tractations de la société civile à l’arène politicienne. La retouche de la Loi Fondamentale est désormais d’actualité, car ce droit lui est conféré à travers le Référendum.

Ça révise parce que le timing est à l’origine de la polémique. L’opportunité de doter la République de Guinée d’une Nouvelle Constitution à moins d’un an de 10 ans de Magistère laisse perplexe. Il est connu de tous que l’actuelle Loi Fondamentale n’avait pas d’assises légitimes et juridiques depuis la présidentielle de 2010. Tous le savaient, mais nul n’agissait hors mis les sorties médiatiques fracassantes malgré l’opportunité de la Sekhoutoureya 2015.

Ça  révise parce que la Guinée rime avec une Constitution héritée du règne de ce Capitaine exilé au Faso. Alors que l’ALPHAiste maintient  que nul n’a le monopole de la vérité encore moins de la violence, ceux qui ne partagent pas son idéologie et sa gestion du pays continuent de battre le pavé. Il s’agit bien de ces  acteurs sociopolitiques, qui selon lui, n’ont pas hésité à menacer la quiétude sociale de notre pays. Triste réalité qui ne donne pas de lendemain meilleur au dialogue politique dans le contexte actuel.

Ça révise parce que des compatriotes n’ont pas hésité à se réjouir du malheur du Premier Ministre au pays du merdier TRUMP. Son  arrivée dans la danse du processus qui aboutit à revoir la Constitution semble être une manière de neutraliser les réfractaires. Il connaît parfaitement chacun d’eux pour avoir évolué au gouvernement avec ce bloc occupé par une majorité d’anciens Premiers Ministres. A l’heure de la compassion à l’endroit de l’exécutant de la Politique Générale , beaucoup s’en sont donné à cœur joie : Le Guinéen ne se soucie plus du Guinéen quand il le faut.

Ça révise parce qu’il est évident que certains diront NON même si tout est bien fait. L’acceptation de l’autre avec des positions figées et des arrière-pensées ne prône nullement pas le consensus car les Consultations censées faire l’unanimité seront considérées comme politiciennes. La Nouvelle Constitution devra régler des lacunes et incohérences qu’elle comporte, la légitimé par le peuple souverain afin de consolider nos institutions et notre Etat .Le  projet de Loi Fondamentale dans le sens des recommandations faites par l’ensemble des acteurs ayant pris part aux consultations fait sa route et les avis restent mitigés. Ce mécanisme est engagé pour arriver à ce que le processus tire les leçons de notre passé politique et institutionnel pour que la Guinée puisse faire face aux défis des temps présents et futurs.

Ça révise parce qu’au bout du compte, une seule chose sera révisée: la Constitution au nom du référendum !

Idrissa Keita

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