Ceni : la honteuse loi du compromis

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L‘Assemblée nationale vient de voter une loi sur la Ceni qui n’apporte pas grand-chose de nouveau que celui de tailler le nombre de commissaires et cailler de politique ceux qui restent ou qui arrivent (dans ce mouvement de perpétuelle divagation, que restera-t-il de la mémoire de l’institution).

L’ACCORD DE TOUS LES DÉSACCORDS

Cette Ceni est trop mise à nu par la politique, cette diminution du nombre des commissaires de 25 à 17, avec 7 pour la mouvance 7 pour l’opposition, 1 pour l’administration et 1 pour la société civile, et un budget qui doit dorénavant être approuvé par le Ministère de l’administration du territoire, ce qui devait échoir aisément à l’Assemblée nationale habilitée à le faire et qui peut le faire, c’est l’instance de contrôle non ?

Elle a la tête indépendante sauver des eaux boueuses et troubles de la politique, mais le corps reste noyauté par cette dernière, son indépendance ressemble de plus en plus à celle des États africains, libre mais en cage. En effet, tout change pour que rien ne change. Cette Ceni est malade, gravement malade, elle souffre de politique et on lui en apporte plein la gueule, elle en vomit des valses nauséabondes irrespirables plein la rue à chaque élection.

Elle n’en peut plus de politique, on la politise et chaque parti veut l’avoir pour lui tout seul, SDF elle se prostitue sur le trottoir, au coin de la rue, dans les salons des nantis pour avoir un abri parmi les brebis galeuses de la république. Elle n’est pas une institution permanente comme les autres, elle est vacataire, comme ces enseignants qui tournent et qui ne cessent de bouger, car le bureau de la classe est au bout des pieds. Celle-là, cette sénile, notre Ceni est une récréation temporaire avec ses corollaires de malheur, une genèse de crise.

Tout le monde le sait et les députés qui ont voté cette loi le savent mieux que quiconque. C’est pourquoi dans ce pays, les petits arrangements entre copains et coquins nommés accords politiques ont plus de force que la loi. C’est cette Ceni dont tout le monde se plaint, qui est à l’origine de la crise des élections communales dont on n’est pas encore sorti, elle devrait être l’épine, “qui si frotte si pique” dorsale de la paix, de la quiétude dans la nation et la cheville ouvrière des institutions.

L’ÉLECTION EST CERTE POLITIQUE, MAIS SON ORGANISATION EST FORTEMENT TECHNIQUE.

Cette loi votée en catimini, certains députés ne l’auraient vu que le jour du vote, est une sorte de deal entre deux grands brigands électoraux qui ne s’entendent que sur une chose, plus de bipolarisation du paysage politique qui va avec une ethnicisation à outrance de la vie politique, cette loi sur la CENI est l’avant-projet annonciateur des affrontements postélectoraux à venir, le grand big-bang qui nous sera fatal.
Une Ceni technique avec une administration permanente pourrait nous faire l’économie des crises, mais cette idée n’arrange pas les deux ténors RPG-UFDG habitué à la manipulation des membres de la CENI. Avec une telle CENI vivement la prochaine crise.

OURY MöTELLY

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