Campagne electorale : les promesses, recette-miracle d’alpha condé

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A quelques encablures des élections du 4 février 2018, Alpha Condé qui ne banalise décidément pas ce scrutin, sort sa machine à berner l’électorat : les promesses.  Encore qu’avec lui, les promesses, il en fait tout le temps. Seulement, le rythme est infernal depuis que les communales sont en vue. Désormais, on obtient de lui tout ce qu’on veut. Du moins sur le papier. Une attitude qui, de sa part, révèle sa connaissance de la psychologie de l’électorat guinéen et du peu d’estime qu’il a pour ses compatriotes. Dans la mesure où, comme lors des échéances passées, il se contente de promettre et ne se soucie guère de respecter les engagements.

Pourtant, le même Alpha Condé devrait y aller avec une certaine prudence dans ses promesses. En effet, on a encore en mémoire ce que lui a coûté l’histoire des tablettes. Il s’était fait huer par les étudiants de l’Université de Conakry. Puis, en juin 2017, à l’occasion du lancement du tout premier Forum de l’étudiant guinéen, la réclamation de cette promesse présidentielle avait contraint le chef de l’Etat à sortir de ses gongs et à traiter les étudiants de « cabris » et de « mal éduqués ». Mais visiblement, pour lui, c’était là un incident de parcours isolé.

Ainsi, depuis quelques jours, en précampagne, chacune de ses sorties est une nouvelle occasion de promettre. Ce fut le cas la dernière fois à Kankan, à l’occasion de la fête opportunément différée de l’indépendance nationale. Devant un public acquis à sa cause, il avait alors lancé : « Avant la fin de notre deuxième mandat, le barrage de Souapiti qui fait 450 MW, sera terminé. Cette année, les barrages de Foumi avec 90 MW, Koukoutamba avec  300 MW, comme Amaria seront  lancés ». Le hic avec cette dernière annonce notamment, c’est qu’elle coïncidait avec une crise particulièrement aiguë dans la fourniture du courant électrique.

Puis, hier à Wonkifong, en réponse à la sollicitation des populations locales, Alpha Condé de s’engager en faveur du bitumage de la route Coyah-Wonkifong et de celle de Coyah à la frontière avec la Sierra Léone. Enfin, à Friguiagbé (Kindia), aux planteurs d’ananas, le chef de l’Etat a lancé sans sourcier : « Des intrants, machines et tracteurs seront mis à votre disposition ».

Il en sera ainsi jusqu’à la fin de la campagne électorale. D’autant plus que les populations ayant compris la mécanique, mettent la réception du président de la République à profit pour formuler leurs doléances. On pourrait même croire que de leur part, il s’agit de jouer le jeu. Autrement, en temps normal, les Guinéens, en huit ans, savent désormais d’Alpha Condé qu’il n’est pas homme à tenir ses promesses. A propos, on se rappelle également des usines de chips et de purée de tomate qu’il avait promis de construire à Mamou pour empêcher que les producteurs de tomates et de pommes de terre soient obligés de passer par le Sénégal. Des chaines de montage de véhicules et de tracteurs, il avait aussi promis. Mais personne n’a rien vu de tout cela. N’empêche que depuis 8 ans, il sert la même recette.

S. Fanta

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