Assainissement du fichier de la fonction publique : l’ex-ministre ibrahima kalil konaté est-il un fonctionnaire fictif ?

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P our maîtriser l’effectif pléthorique du secteur de l’enseignement et répondre aux attentes de la population, un contrôle a été engagé par le ministère de tutelle.

Joint par les animateurs de l’émission « les grandes gueules » de la radio Espace, Dr Bano Conseiller à la Présidence chargé de l’enseignement supérieur, a donné les motifs de cet assainissement : « le secteur de l’éducation est dans la fonction publique et représente sensiblement la moitié du personnel. Quarante-huit mille huit cents soixante-onze agents de la fonction publique relèvent des trois ministères du secteur éducatif. Depuis l’avènement du président Alpha Condé au pouvoir, vingt-trois mille enseignants ont été recrutés. En dépit de ce recrutement massif, il y a toujours des classes en Guinée qui n’ont pas d’enseignants et on a toujours des classes multi grades. C’est-à-dire, deux niveaux pour un seul enseignant. Et à chaque fois que le président fait des tournées, à l’intérieur du pays, les doléances de la population portent toujours sur deux éléments à savoir : le personnel pour l’éducation et la santé et les infrastructures routières. Au lieu de continuer ce recrutement, il y a lieu de faire l’état des lieux, pour savoir qui est là et qu’est-ce qu’il fait », a martelé l’invité du jour.

Au cours de ce contrôle organisé au mois de février, certaines irrégularités auraient été enregistrées concernant notamment l’ancien ministre M. Ibrahima Kalil Konaté, qui serait un élément fictif.
Interrogé, le principal concerné décrit l’atmosphère dans laquelle il a eu connaissance de ce dossier : « j’ai entendu dire que j’ai une nuit blanche, c’est vrai. Ce n’est pas parce que le recensement m’a fait du mal, mais c’est la manière dont j’ai été informé qui m’a dérangé après avoir été ministre de l’Éducation nationale. Ce recensement était axé sur mon département comme Dr Bano l’a dit depuis février. J’étais encore en activité. C’est sur les réseaux sociaux que j’ai vu mon nom définit comme fictif. Ce n’est pas parce que le recensement m’a fait du mal, mais c’est la manière dont j’ai été informé qui m’a dérangé après avoir été ministre de l’Éducation nationale. Sur une liste de 330 cas de fictifs et vous me dites que ce n’est pas des fictifs. Ce problème m’a embarrassé aujourd’hui. J’ai dit ce résultat à donner quoi ? Est-ce des fictifs ou des abandons de poste ? Car je voulais me donner une qualification. M’a-t-on constaté en position d’abandon de poste ou j’ai été constaté totalement absent et que je sois qualifié de fictif. C’est-à-dire, je suis décédé, mon nom figure et que d’autres personnes prennent mon salaire, ça peut être fictif. Ni l’un ni l’autre, je ne me retrouve pas », déclare le plaignant.

Poursuivant, l’ex ministre de l’enseignement pré Universitaire reste droit dans ses bottes et remet en cause les arguments de Dr Bano Barry : « pour l’intention de mon ami Bano qui a dit qu’il s’inscrit en faux, il n’a qu’à demander à la DCE de Matoto de leur fournir l’extrait des 374 cas figurant sur cette liste, à la page 11 et au numéro 236 où il est écrit : Conakry : commune de Matoto : DCE de Matoto : n°159 241 Y, c’est écrit devant mon nom non recensé. Et je pense qu’il n’y a pas deux numéros matricules à la fonction publique. Et ce numéro, je l’ai depuis 1985. Moi, quand j’ai vu mon nom, j’ai dit que ce recensement-là peut permettre aux gens qui l’ont initié de bénéficier quelque chose. Car mon nom allait donner un crédit au résultat, en disant que ce qui n’a pas épargné le ministre, n’épargnera personne. C’est pour cela que je ne me suis pas fâché. Donc quand mon ami, le premier conseiller au recensement dit qu’il s’inscrit en faux, ça compromet son travail. Car moi, mon nom figure ».

Par ailleurs, le conseiller à la présidence chargé de l’enseignement supérieur rassure du paiement des salaires des personnes victimes du dysfonctionnement enregistré lors de ce processus. Mais d’ici là, un contrôle définitif sera organisé au mois d’octobre a-t-il rassuré.

En attendant une issue, le conseiller à la présidence et l’ex-ministre se renvoient la responsabilité par média interposé et les citoyens eux attendent de voir plus clair.

Mariam KANTÉ

 

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