D es dizaines de milliers de personnes se sont mobilisées vendredi sur l’emblématique Plaza de Mayo à Buenos Aires et ailleurs en Argentine pour le 47e anniversaire du coup d’Etat de 1976.
De nombreux Argentins scandant « Plus jamais » se sont rassemblés pour le Jour de la mémoire pour la vérité et la justice, en souvenir des milliers de victimes et de disparus sous la dictature militaire.
Cette page de l’histoire est aussi revenue dans l’actualité avec la nomination aux derniers Oscars d' »Argentina, 1985″ de Santiago Mitre, un long-métrage racontant le premier procès de commandants de la junte au pouvoir jusqu’en 1983.
Dans une déclaration sur la Plaza de Mayo, bondée, ont été rappelées les menaces qui pèsent sur la démocratie argentine, après la tentative d’assassinat contre la vice-présidente Cristina Kirchner le 1er septembre 2022.
« Il est impossible de minimiser une tentative de magnicide (meurtre d’un personnage important de l’Etat, NDLR). La solidarité et le dégoût des dirigeants de toute l’Amérique latine, des Etats-Unis, de l’Europe et du pape François ont montré que le monde comprenait exactement la gravité de ce qu’il s’est produit », a souligné ce texte.
Depuis l’abrogation en 2003 des lois d’amnistie de 1987, 1.115 ex-militaires et anciens policiers de la dictature ont été condamnés, selon le parquet argentin chargé des crimes contre l’humanité.
« L’Argentine a été capable de gérer un processus aussi douloureux que celui du coup d’Etat, du génocide et de la torture et c’est un exemple reconnu mondialement », a dit à la radio Destape le ministre de l’Intérieur, Eduardo de Pedro, fils de militants politiques assassinés sous la dictature.
« Il faut préserver le souvenir, sinon l’histoire se répète », a plaidé sur la radio 750 la présidente des grand-mères de la Plaza de Mayo, Estela de Carlotto. Son organisation est parvenue jusque-là à rétablir l’identité de 132 personnes enlevées bébés par la dictature à leurs parents détenus ou disparus.
Le dictateur Jorge Videla, d’abord gracié par l’ex-président de droite Carlos Menem, a été condamné à la prison à perpétuité une fois ce plan systématique de vols de bébés mis en évidence. Il est mort en détention en 2013.
Selon les organisations de défense des droits humains, quelque 30.000 personnes sont mortes ou ont disparu sous la dictature argentine, de 1976 à 1983.
AFP