V ingt-quatre heures après que les travailleurs du Port Autonome de Conakry (PAC) aient demandé à leur Directrice générale, Hawa Keita et son adjointe, Aissatou Aribot, de fournir des explications relatives au contrat de concession du port de Conakry à la société turque Albayrak, contrat déjà paraphé par la directrice générale, les mêmes travailleurs ont demandé ce mardi 04 septembre 2018, leur départ.
La récitation de la Fatiha (première sourate du saint Coran) à plusieurs reprises et la distribution des noix de colas rouges pour demander au tout-puissant Allah de leur venir en aide afin que ce contrat, qui menace leurs emplois, échoue et que les traîtres soient démasqués ont précédé cette séance d’explication publique.
Très tôt, le matin, les travailleurs ont massivement pris d’assaut la direction générale du port, avec à leur tête, leur porte-parole, Aboubacar Soumah, Secrétaire général adjoint de la section syndicale du port autonome de Conakry, pour demander le départ des deux directrices : « la simple raison est que le contrat qui a été signé n’était pas un contrat favorable aux travailleurs. C’est pourquoi nous avons demandé aujourd’hui, leur départ », a-t-il dit avant d’ajouter avec satisfaction que la lecture de la Fatiha les guidera vers la solution à leur problème et qu’ils ont un plan B qu’ils gardent à leur niveau.
Hadja Asmaou Touré, navigatrice au port autonome de Conakry, explique que les deux directrices avaient promis aux travailleurs qu’elles ne signeraient jamais ce contrat qui n’est pas bénéfique pour la Guinée en général et pour des travailleurs du port en particulier. C’est pourquoi à son niveau elle demande l’annulation du contrat au cas contraire que les directrices quittent alors le port : « je vous rappelle que c’est la directrice qui a signé et l’adjointe a apposé le cachet », insiste-t-elle.
De son côté Bangaly Nabé, chef section audit interne, lui, porte un doigt accusateur sur le ministre des transports, Aboubacar Sylla : « hier, il était dans l’opposition et en même temps le porte-parole et s’il était toujours dans cette opposition aujourd’hui, il allait saboter ce contrat. Mais comme il est rentré dans le système, il a appelé les deux dames à venir signer. L’on se rappelle, que c’est ce même Aboubacar Sylla qui avait critiqué le contrat de Boké à l’époque », ajoute-t-il.
Aussi, une vidéo de cette séance d’explication publique circule actuellement sur les réseaux sociaux dans laquelle, elle montre les deux directrices à tour de rôle tantôt se rejetant la responsabilité de la signature tantôt niant toute implication personnelle dans la signature de ce contrat.
Par ailleurs, on apprend que les travailleurs ont également exigé, le départ du ministre des Transports qui s’est montré très « malin » en évitant lui-même de signer le contrat de bail.
Saran TRAORÉ
