8 mars : attention au syndrome du 1er juin

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Les Guinéennes, à l’instar des autres femmes du monde, célèbrent ce 8 mars, la journée internationale des droits à elles reconnus par la communauté humaine. A l’occasion, une cérémonie solennelle est prévue au palais du peuple. Le président de la République devrait être là. Mais il y a un risque que d’incident comme ceux qui, le 1er juin de l’année passée, avaient, avaient quelque peu écorné la cérémonie de lancement du Forum de l’étudiant guinéen (FEG). Ce risque tirant son origine de l’espèce de malaise généralisé et des manifestations auxquelles il donne lieu depuis quelques jours.

Les femmes guinéennes sont attendues ce jeudi sur l’esplanade du palais du peuple de Conakry, dans la commune de Kaloum. Comme chaque, entre chants et danses, elles devraient adresser leur plaidoyer au président de la République, dans le cadre de la célébration de la journée internationale des droits de la femme. Mais il est à craindre que parmi celles qui seront là, il n’y en est qui en veulent au chef de l’Etat et qui ne mettent l’occasion à profit pour laisser exploser leur colère. En effet, cette célébration dans un contexte de défiance du pouvoir du président Alpha Condé. D’une part, on a la grève des enseignants qui commence à exaspérer les gens. Ensuite, le peu de transparence ayant caractérisé les dernières élections communales expose le pays à quelques soubresauts.

Par rapport à tous ces problèmes, les femmes commencent à monter au front. Ainsi, dans la journée d’hier mercredi, les femmes de l’opposition ont organisé une marche dite blanche pour dénoncer l’impunité garantie à ceux qui se rendent coupables d’assassinats des militants de l’opposition à l’occasion des manifestations. De même, dans de nombreux quartiers de la capitale guinéenne dont Bonfi et Kaloum, d’autres femmes ont manifesté plus tard dans la soirée pour exiger la réouverture des classes.

C’est donc dans le contexte de ce climat à la fois tendu et délétère que la cérémonie officielle de ce jeudi est organisé au palais du peuple par le ministère de l’Action sociale, de la Promotion féminine et de l’Enfance. Ce qui du coup, n’est pas sans rappeler les incidents du 1er juin 2017. Ce jour-là, à l’occasion du lancement de la première édition du Forum de l’étudiant guinéen (FEG), le président Alpha Condé avait été hué par les étudiants réclamant qu’il honore sa promesse de campagne ‘’Un étudiant, une tablette’’. Humilié devant des personnalités étrangères, le chef de l’Etat s’était à son tour emporté et traité les étudiants de ‘’cabris’’ et de ‘’mal éduqués’’. Eh bien, il n’est pas exclu que la scène se répète ce jeudi.

S. Fanta

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