Coup d’etat en guinée : pourquoi la cedeao n’a pas pris des sanctions économiques ?

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La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a suspendu, mercredi 8 septembre 2021, la Guinée de ses instances de décision suite au coup d’Etat survenu le 5 septembre dernier ayant abouti à l’éviction d’Alpha Condé, au pouvoir depuis 2010.

Cette décision a été prise lors d’un sommet virtuel où le chef de l’Etat ghanéen, Nano Akufo-Addo, qui assure la présidence tournante de l’organisation, a qualifié l’acte des hommes du colonel Mamady Doumbouya de ‘’violation claire de notre charte sur la bonne gouvernance’’.

« La Conférence exprime sa très vive préoccupation face aux développements politiques survenus en République de Guinée suite au coup d’Etat du 5 septembre 2021 et leurs conséquences sur la paix et la stabilité régionale », a critiqué l’organisation dans un communiqué publié mercredi soir, qui ‘’condamne, avec la plus grande vigueur, ce coup de force’’.

Certes, la CEDEAO exige ‘’le respect de l’intégrité physique du président Alpha Condé et sa libération immédiate et sans condition, ainsi que celle de toutes les personnalités arrêtées’’, mais elle n’a pris aucune sanction économique (l’arrêt des échanges commerciaux ou la fermeture des frontières) comme elle l’avait, contre le Mali, voisin à la Guinée, il y a un an.

Qu’est-ce pourrait expliquer l’absence des sanctions économiques ?

Le problème pour la Cédéao est que les militaires en Guinée emmenés par le chef des forces spéciales, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, peuvent se prévaloir d’une certaine popularité, comme en attestent les manifestations de sympathie dans différents quartiers de Conakry.

En outre, les sanctions économiques étaient mal passées, il y a un an, auprès d’une population malienne éprouvée, dans un contexte économique et social très détérioré et encore plus dégradé par la pandémie de Covid-19.

Avec la Guinée, un des pays les plus pauvres de la planète, lui aussi plongé dans une crise profonde, les dirigeants de la Cédéao devaient de surcroît se prononcer sur un important producteur de bauxite, minerai essentiel à la fabrication d’aluminium.

Les incertitudes sur l’approvisionnement international ont d’ailleurs fait monter le prix de cette matière à son niveau le plus haut depuis 13 ans sur le marché des métaux à Londres.

Pour ne pas alimenter un peu plus la crise, les dirigeants d’Afrique de l’Ouest se sont donc contentés, pour l’instant, d’une mesure symbolique.

La rédaction

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