Violences faites aux femmes : le phenomene  refait surface

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L es violences faites aux femmes perdurent en guinée. Un phénomène qui freine leur épanouissement. Dans les foyers, elles sont nombreuses, celles qui croisent le fer. Ce, au grand dam d’une couche qui semble laisser pour compte. Cependant, la guinée est signataire de plusieurs conventions internationales. Des engagements qui ne sont souvent pas appliqués.

Les violences conjugales, celles corporelles, les viols, les injures, ce sont entre autres les phénomènes existants dans des foyers. Dans les zones rurales et urbaines, les actions des organisations de défense des droits de cette couche vulnérable sont loin d’esquiver cette pratique, dit- on séculaire. Un constat qui corrobore avec les statistiques du ministère en charge de l’action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance.

DES CHIFFRES QUI INQUIETENT

« En guinée, 8 sur 10 femmes ont subi une forme quelconque de violence, depuis qu’elles ont eu l’âge de 15 ans en 2016, contre 9 femmes sur 10 en 2009. Les  violences physiques, (56% en 2016 contre 77% en 2009) et les violences sexuelles 29% en 2016 contre 50% en 2009). Des pratiques qui restent prépondérantes, même si leur ampleur à nettement baissé entre 2009 et 2016. En 2016, 2 femmes de 15 ans ou plus sur 5 (41%), auraient subi une violence conjugale au cours des 12 derniers mois ayant précédés l’enquête. Pour la période la plus récente, l’enquête de 2016 révèle que près de de la moitié des femmes de 15 à 49 ans ont été victimes d’une forme quelconque de violence au cours des 12 derniers mois ayant précédé l’enquête. Quant à la période allant du 11 janvier au 31 décembre 2012, l’ONG AGUIAS a enregistré 2446 cas de violence dont 27% étaient des cas de viols ou d’agression sexuelle. Aussi entre janvier 2012 et décembre 2015, le bureau du haut-commissariat aux droits de l’homme en guinée et des organisations de la société civile guinéenne ont répertorié au moins 3021 cas de violences basées sur le genre dont 1001 cas de viols et agression sexuelle.

Ces statistiques doivent nous interpeller tous », a lancé la ministre Hadja Mariam Sylla.

LA GROSSE COLERE DES FEMMES

Ces chiffres alarmants inquiètent les leaders des ONG de défense des droits des femmes. «C’est incroyable, ces chiffres montrent à suffisance que nous les femmes guinéennes, nous ne sommes plus protégées. Nous sommes exposées à toutes sortes de violences dans la nature et c’est vraiment une situation qui nous traumatise», se lamente honorable Aïssata Daffé, de l’Union des forces républicaines.

Parmi les cas de violence les plus récurrentes chez les femmes guinéennes, c’est le viol sur mineur qui persiste. Ce phénomène est quotidien surtout dans la capitale. «Chaque semaine, nous recevons dans nos services au moins 3 cas de viols sur les petites filles, chose qui est inquiétante. Et les auteurs de ces différents actes ignobles sont souvent des adultes. On se demande sans cesse, pourquoi ils font ces actes pareils, alors qu’il y a beaucoup de prostituées de nos jours à Conakry», s’interroge Adjudant-chef Bernard Tenguiano, en chargé de la protection de la petite enfance à la gendarmerie nationale.

LE CAS DE LA PETITE IDIATOU, UN EXEMPLE EVOCATEUR… A QUAND LA FIN DE L’IMPUNITE?

L’exemple le plus illustratif de ces cas de viol sur mineur reste celui perpétré sur une fillette de 6ans à ratoma, dans la commune du même nom. Les faits remontent au mois de juillet dernier. Et ce jour-là, un adulte d’une trentaine d’années a accompli ses sales besognes sur la petite Idiatou à l’absence de ses parents.

Trois mois après les faits, la fillette est toujours traumatisée car, elle a toujours des séquelles de ce viol ente ses jambes. Cette situation dépasse de nos jours ses parents. «Quand ma fille a été violée par ce minable, elle fait des cauchemars la nuit, sa santé est devenue très fragile, elle n’arrête pas de pleurer les nuits. Les séquelles du viol sont toujours visibles entre ses jambes. On a trop dépensé pour ses soins, mais en vain. Aujourd’hui, on ne sait plus quoi faire? », s’interroge Maimouna Diallo, la mère de la victime.

Autres formes de brutalités faites aux femmes en guinée, les violences corporelles et domestiques.  Au mois d’août dernier, un homme a battu à mort sa domestique à Hamdallaye à cause de son petit. Mais grâce à l’intervention in- extremis des voisins, le pire a été évité.

Elma Camara pour newsguinee. info

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