Suppression des dortoirs dans les universités guinéennes : le cri de cœur des étudiants étrangers

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Depuis la suppression des dortoirs dans les universités guinéennes, les étudiants ont été obligés à se chercher des logements dans des quartiers avec des coûts qu’ils jugent très élevés. Pour les étudiants venus des autres pays, la situation est encore plus compliquée.

La vie estudiantine en Guinée, c’est la croix et la bannière. Dans les universités, c’est le sauve-qui –peut, car se trouver un logement dans le quartier n’est pas aussi une chose aisée à cause des coûts exorbitants des loyers.

« Comme il y avait des aînés ici déjà, j’ai cherché à cohabiter avec quelqu’un. Donc j’ai fait deux ans et juste après j’ai essayé  de chercher maintenant de quitter. Je suis allé vers Nongo. Les conditions sont difficiles surtout sachant que tu n’es pas dans ton pays » a expliqué Privat LONONO, étudiant béninois en médecine à l’Université  Gamal Abdel Nasser de Conakry.

Une autre étudiante étrangère renchérit : « au début, quand j’habitais à Kaporo, c’était vraiment difficile à cause de l’embouteillage surtout quand on faisait les cours de l’après-midi. Présentement je suis tout près de l’université à Dixinn. C’est vrai Dixinn est proche mais il y a beaucoup de personnes avec les bruits, tu ne peux pas réviser ».

Rencontrée également à Gamal, une étudiante en médecine de nationalité camerounaise a son logement à Dixinn, non loin de son université. Elle confie que ses premières années en Guinée pour les études ne lui ont pas été faciles. Elle dit n’avoir aucun parent proche dans ce pays d’accueil, la nostalgie des siens était grande.

« Au début ça été difficile. Moralement très difficile de vivre seule surtout quand on était trop attaché à ses parents. Quand on vient dans un pays où on ne connait personne et qu’on vit seul, on doit faire face à ces difficultés tout seules. C’était difficile mais avec   le temps on s’adapte » a confié Maimounatou Oumarou.

Après les cours, des étudiants de différentes nationalités se retrouvent chez un ami pour passer du temps. Ils sont nigériens, tchadiens, béninois et autres. Certains pour alléger la charge des parents, se lancent dans de petites activités rémunératrices de revenus.

 « Moi, j’aime personnellement enseigner. Mon papa est enseignant, il faut dire que j’ai hérité ça de lui. Je m’adonne à faire des cours de répétitions dans les maisons, pour les petits enfants qui ont besoins d’aide. C’est ce qui me permet de gagner un peu plus » a expliqué PRIVAT, béninois.

Ces étudiants étrangers souhaitent que les autorités éducatives pensent au retour des dortoirs dans les universités pour leur faciliter la tâche.

« Une maison peut coûter 200 mille francs guinéens. On vous demande de payer deux ans d’avance, c’est beaucoup. S’il y avait le campus universitaire, je ne pense pas que ça allait être cher comme ça. C’est un fait qui affecte beaucoup surtout nous les étrangers. Ça nous gêne vraiment si le système de dortoir peut revenir ça va nous aider »  ont-ils plaidé

A l’université Abdel Gamal Nasser de Conakry, ces étudiants étrangers apprécient la qualité des cours dispensés malgré les difficultés endurées.

Mata Malick Madou

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