Sénégal: des milliers de manifestants à dakar contre une éventuelle 3e candidature de macky sall

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A Dakar, des milliers de manifestants sont sortis, vendredi 12 mai 2023, dans la rue pour s’opposer à une éventuelle 3e candidature de Macky Sall. La manifestation a été organisée par la Plateforme des forces vives de la Nation F24. L’opposition ne veut pas voir le chef de l’État briguer un troisième mandat en 2024.

C’est la plateforme F24 qui regroupe une centaine de partis d’opposition, mais aussi des organisations de la société civile et des syndicats. À la place de la nation, il y a beaucoup de monde, alors c’est difficile pour d’estimer leur nombre. On y voit des hommes, des femmes, des jeunes, des plus âgés, beaucoup de drapeaux, d’écharpe vert, jaune, rouge aux couleurs du Sénégal et on peut y entendre aussi des vuvuzelas, des chants. Ils sont plusieurs milliers en tout cas.

Certains soutiennent Ousmane Sonko, le maire de Ziguinchor, condamné lundi à 6 mois de prison avec sursis. Certains soutiennent Khalifa Sall ou d’autres candidats. À chacun sa pancarte, mais ils se retrouvent tous pour demander à ce que tous puissent participer à l’élection. Tous sauf Macky Sall.

Un manifestant avec le drapeau sénégalais sur la place de la Nation à Dakar lors d’un rassemblement contre un éventuel 3e mandat de Macky Sall, le 12 mai 2023.

Un manifestant avec le drapeau sénégalais sur la place de la Nation à Dakar lors d’un rassemblement contre un éventuel 3e mandat de Macky Sall, le 12 mai 2023. © Charlotte Idrac / RFI

« On pensait que la question du 3e mandat était derrière nous », disait une femme qui a ressorti son tee-shirt un petit peu usé aujourd’hui, de 2011-2012 à l’époque, elle avait déjà manifesté contre un 3e mandat du président Abdoulaye Wade. Sur ce haut, on peut lire « wakh wakhet », (« se dédire » en français), ce qu’elle reproche à Macky Sall.

« Dina Dem ! [« il doit partir », en français, NDLR] », assène une autre. « Macky Sall nous a trahis. Il s’était engagé à ne pas se représenter », lance un jeune se disant républicain.  Pour beaucoup, c’est un recul, un retour en arrière.

L’ambiance est bon enfant et calme sur l’estrade. Là, les représentants de la plateforme ont commencé à prendre la parole, en l’absence notable pour le moment en tout cas du maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko. « Ils veulent barrer la route à Sonko, parce que Sonko est la personne la mieux placée pour lui succéder », assure Albouryjo Diouf, membre de son parti le Pastef, en faisant référence au procès d’Ousmane Sonko, qui risquerait de le rendre inéligible en cas de condamnation définitive.

Une mobilisation test

Cette mobilisation est un test pour la récente plateforme F24. C’est sa première manifestation. Il y a donc le pari de la mobilisation. C’est un test aussi, car il y a des divisions, des divergences au sein de la plateforme, notamment sur une participation ou pas au dialogue voulu par le président Macky Sall. Khalifa Sall, qui s’y est montré ouvert, a été hué par les partisans d’Ousmane Sonko.

« C’est de la diversion », affirmait Amadou Badji, un jeune pour qui l’essentiel est ailleurs : Le 3e mandat, l’instrumentalisation de la justice, selon lui, les détenus qualifiés de politique, la gouvernance. Les manifestants se disent en tout cas déterminés. Ils l’affirment : « Ce n’est que le début. Ce n’est qu’un avertissement. »

Le rassemblement s’est dispersé vers 19h TU, l’heure de la fin d’autorisation de la manifestation.

Du côté du gouvernement, son porte-parole Abdou Karim Fofana indique que « ce n’est pas au F24, ce n’est pas à la rue de décider qui pourra être candidat ».

Avec RFI

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