Les fondations Open Society ont annoncé, lundi 25 novembre 2019, à son siège à New York, dans un communiqué avoir lancé une initiative visant à soutenir les Etats africains pour la restitution des objets culturels pillés sur le continent africain par les colons.
D’un montant de 15 millions de dollars sur quatre ans, l’initiative appuiera les réseaux et les organisations impliqués dans ce processus.
Le président des fondations Open Society, Patrick Gaspard, a souligné que l’héritage de la violence coloniale a entraîné de profondes répercussions sur la façon dont le racisme et les déséquilibres de pouvoir se perpétuent aujourd’hui.
« Il ne s’agit pas seulement de restituer des objets d’art, mais de restaurer l’essence même de ces cultures. Nous sommes fiers d’appuyer un mouvement visant à rectifier des erreurs historiques, dans le cadre de notre mission pour faire advenir une justice réelle» assure-t-il.
Pendant des décennies, selon Open Soxiety, les Africains ont plaidé en faveur du retour de cet héritage culturel, comprenant non seulement les objets d’art et de cérémonie, mais aussi des dépouilles humaines, des spécimens d’histoire naturelle, des archives et un patrimoine culturel immatériel comme des enregistrements et des photographies.
« Des collections entières ont été constituées à partir de matériel pillé pendant des raids militaires et des atrocités commises à Magdala, en Namibie et au Nigeria, parmi tant d’autres. Tant d’objets de l’héritage culturel précolonial africain sont conservés dans les musées européens, et pourtant ces artéfacts sont hors de la portée de millions de personnes sur le continent africain qui ont le droit d’avoir accès à leur propre savoir et production culturelle » affirme Rashida Bumbray, directrice de la Culture et des Arts à Open Society.
Pour elle, la restitution n’est pas seulement un moyen d’obtenir une réparation, mais, c’est aussi une façon de garantir l’accès de chacun à son propre patrimoine et de maintenir cet accès ouvert pour les générations futures.
En partenariat avec des musées, des gouvernements, des artistes, des universitaires et des membres de la société civile, l’initiative impliquera des collaborateurs de tout le réseau des fondations Open Society.
L’octroi de financements placera les besoins et les priorités de l’Afrique en première ligne et pourra comprendre le soutien à des associations, la création de partenariats et de coopérations, le suivi des initiatives publiques et l’organisation de rencontres avec des experts et des chercheurs africains, des figures culturelles et artistiques, des leaders religieux et des responsables politiques, précise le communiqué.
Hafia Diallo