L e président du Conseil National de la Transition (CNT), Dr Dansa Kourouma, s’est exprimé, dimanche 29 juin 2025, en conférence de presse sur le contenu du projet de nouvelle Constitution remis au président de la transition, le 26 juin dernier. L’une des propositions majeures du texte porte sur la durée du mandat présidentiel, qui passe de cinq à sept ans, renouvelable une seule fois.
Face aux journalistes, Dr Kourouma a justifié ce choix par une série de considérations politiques, économiques et sociales, rappelant que lors des premières consultations populaires menées entre février et mars 2022, une majorité des citoyens interrogés avaient exprimé leur préférence pour un mandat de sept ans.
Selon lui, bien que le CNT ait initialement opté pour un mandat de cinq ans lors des premières discussions en plénière, les retours des campagnes de vulgarisation, indique-t-il ont montré une volonté populaire tournée vers la stabilité et le développement à long terme.
« Les Guinéens sont à la recherche de stabilité. […] Quand vous avez un mandat de cinq ans, dans un pays où les institutions sont en construction, cela peut s’avérer court pour dérouler un véritable programme de développement », a expliqué le président du CNT.
Outre les arguments liés à la gouvernance, Dr Kourouma a évoqué les coûts élevés des processus électoraux. D’après lui, un mandat de cinq ans entraînerait trois scrutins présidentiels en quinze ans, contre deux pour un mandat de sept ans, ce qui permettrait d’économiser au moins 500 milliards de francs guinéens, soit le coût estimé d’une élection présidentielle en Guinée.
« Les élections coûtent cher. En quinze ans, trois élections avec un mandat de cinq ans contre deux avec un mandat de sept ans. Cela représente une économie significative », a-t-il soutenu.
Par ailleurs, le président du CNT a souligné que les échéances électorales sont souvent sources de tensions, de polémiques et parfois d’instabilité. Dans cette optique, argumente-t-il, espacer les scrutins permettrait de mieux maîtriser les risques sociaux et politiques.
« Si la population insiste sur une orientation, et que celle-ci n’est pas contraire aux meilleures pratiques internationales, le constituant est en droit de l’intégrer », a conclu Dr Kourouma.
Ce projet de Constitution sera désormais soumis à un processus d’adoption, qui inclut un référendum.
Le débat autour de la durée du mandat présidentiel s’annonce donc comme un enjeu central dans la transition en cours.
Alpha Ibn Boubacar Diallo