Pauvreté : l’onu appelle à sauver des objectifs de développement de l’humanité ‘’en péril’’

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I l y a 15 ans, les pays membres des Nations unies se sont mis d’accord pour faire reculer la pauvreté, fixant 17 objectifs à atteindre avant 2030. Or, à mi-chemin, au lieu de s’approcher du but, le monde stagne ou recule. À tel point que le secrétaire général de l’ONU appelle les chefs d’État du monde entier à sauver les objectifs de développement durable lors de l’Assemblée générale en septembre prochain.

En 2015, l’« Agenda 2030 » adopté par les États membres de l’ONU a listé 17 objectifs de développement durable (ODD), déclinés en 169 cibles, destinés à construire un avenir meilleur et plus durable pour tous à la fin de cette décennie. « ​​​​​À moins que nous n’agissions maintenant, l’Agenda 2030 pourrait devenir l’épitaphe du monde qui aurait pu être », a mis en garde le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dans le préambule de ce rapport d’évaluation à mi-parcours des Objectifs de développement durable (ODD) pour 2030.

Un humain sur trois est en insécurité alimentaire ou en situation de famine. Un humain sur huit vit dans des conditions de bidonville, rappelle notre correspondante à New York, Carrie Nooten. Le retard des objectifs de développement durable (ODD) en matière de pauvreté est plus qu’alarmant. Pour le patron de l’ONU, Antonio Guterres, les ODD « disparaissent dans le rétroviseur, tout comme l’espoir et les droits des générations actuelles et futures ». Sur les quelque 140 « cibles » qui ont pu être évaluées, plus de 30% n’ont enregistré aucun progrès, voire une régression depuis 2015, et environ la moitié montre une déviation modérée ou grave de la trajectoire espérée.

L’autre domaine dans lequel les progrès désirés reculent : l’égalité hommes-femmes. Selon le rapport publié lundi 10 juillet par l’ONU, il faudrait 300 ans pour mettre fin aux mariages des enfants dans le monde et 286 années pour éliminer toutes les lois discriminatoires envers les femmes.

Pandémie et système financier mondial

La pandémie a causé cette stagnation ou ces reculs. Par exemple, elle a mis à un coup d’arrêt à la tendance à la baisse de l’extrême pauvreté (moins de 2,15 dollars par jour), elle a aussi eu un effet dévastateur sur l’éducation.

Mais pour les Nations unies, il faut se pencher aussi sur les freins causés par le système financier international, qui plombe les pays en développement et stoppe leurs progrès.

« Ensevelis sous une montagne de dettes », ils « sont les plus touchés par notre échec collectif à investir dans les Objectifs de développement durable », souligne Antonio Guterres.

« Nous ne pouvons persister avec un système financier sans scrupules et espérer que les pays en développement atteignent des objectifs que les pays développés ont atteints avec bien moins de contraintes », renchérit le rapport.

L’ONU veut lancer une dernière bouée de sauvetage à ces ODD « en péril » et espère que les dirigeants pourront prendre des engagements concrets en septembre prochain.

Avec RFI

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