Cinquante-neuf ans après 1958. Pourquoi l’assaut de septembre en Guinée est-il encore un enseignement pour les tâches actuelles ? Nous répondons que le mouvement révolutionnaire ne peut qu’apprendre de ses batailles, de ses victoires et de ses échecs.
L’indépendance de la Guinée est le fait de valeureux hommes dont la moyenne d’âges variait de 25 à 40 ans. Sékou Touré, le premier président de la Guinée et secrétaire général du PDG avait 36 ans en 1958 ; son alter égo, Saifoulaye Diallo, en avait 35. Barry III, leader de la DSG, en avait 35 aussi. Barry Diawandou du BAG, l’opposant loyal, était âgé 42 ans ; c’était le doyen. Tant de figures qui ont marqué l’histoire contemporaine de notre nation
Nous assumons notre histoire, dans ses belles pages comme dans les plus sombres ; et nous entendons définir une nouvelle trajectoire pour notre jeunesse.
Camarade Siaka Barry, au nom de la diaspora guinéenne, de tous ces vaillants patriotes, symboles de l’unité nationale, nous vous souhaitons la bienvenue sur la terre parisienne ; nous vous saluons, nous saluons en vous un Homme politique, que dis-je un Homme d’Etat, qui sent et agit à la mesure du bouillonnement du Peuple guinéen, de sa jeunesse, de ses couches laborieuses.
Le phénomène de défiance nationale est la progéniture, dans tous les sens du terme, des partis et de la culture politique de la bureaucratie guinéenne, et c’est aussi un produit de son déséquilibre idéologique.
Notre défi est là : c’est la bataille contre la pauvreté endémique, la mauvaise répartition de la richesse. Le vin est tiré ; il suffit de le boire. C’est en tant que volontés générales organisées que les idées deviennent volontés politiques. Ce n’est pas une confrontation communautaire ; ce n’est pas une confrontation entre vieux et jeunes ; il nous faut quitter cette analyse superficielle pour examiner plus concrètement le phénomène qui angoisse notre Peuple, paralyse ses institutions.
La critique du système n’oppose pas non plus un idéal à un autre, mais doit proposer une analyse rigoureuse et objective du rôle effectif de la forme démocratique que nous entendons proposer. On ne construit pas un développement en dehors du Peuple. C’est justement cette philosophie qui explique votre flambée de popularité Camarade : l’insertion participative des citoyennes et citoyens dans la gestion de la chose publique.
Rappelons-nous d’Aimé Césaire parlant de la Guinée indépendante :
« 28 Septembre 1958. Ce jour-là, une légende a vécu : la race des « béni oui-oui » ne plastronne plus ; mauvaise conscience, elle frôle les murs sur la pointe des pieds. Le Nègre, à l’échine courbée, s’est redressé de toute sa hauteur. Dans un élan vertical, il fait rayonner la noblesse retrouvée de sa race, projeter, à travers l’immense lumière de Tropiques, sa découpure d’antique seigneur sur l’étendue de l’Afrique. Le vent de la liberté s’est remis à lever et la savane, sous le souffle, frémit d’un renouveau d’espérance. » Fin de citation.
Nous saluons tous les mouvements, en Guinée et en dehors de la Guinée, qui s’investissent pour écrire une nouvelle page de l’histoire de notre pays. Nous saluons toutes ces personnes qui ont fait le déplacement. C’est l’esprit d’équipe qui nous a permis de tenir cette rencontre historique.
Nous ne croyons pas au mythe de l’homme providentiel. Nous croyons en des valeurs portées et défendues par un homme. Nous vous confions, Camarade Siaka Barry , la responsabilité de tenir ce flambeau qui nous anime.
Nous vous écouterons ensuite ; la Guinée attend de vous ; la jeunesse, débout, dans l’unité et la confiance, claironne : Osons pour la Guinée.
Hasta la Victoria Siempre !