Marchés guinéens : le calvaire des ménagères, entre cherté des denrées et mauvais état des lieux

Publicité

Les marchés guinéens nécessitent une politique d’intervention rapide et pérenne des autorités pour le bien-être et la santé de leurs occupants en particulier et des populations guinéennes en générale.

En ces débuts de grandes pluies, leur dégradation s’accentue exposant les personnes et les produits en vente notamment ceux destinés à la consommation humaine à de nombreux risques.

Aux alentours, les caniveaux d’évacuation mal installés ou vétustes débordent pour former des flaques d’une boue noirâtre, collantes et nauséabonde suintant de long en large.
Le marché de Kaporo, dans la commune de Ratoma est l’un des plus affectés de la capitale. Le vieux hangar servant d’abri aux vendeurs n’est plus qu’un château de cartes prêt à s’effondrer à tout moment. Les murs sont fissurés, les tôles rouillées et les toilettes publiques malsaines.

Dans cette atmosphère insalubre, les populations en vendeurs et clients se côtoient quotidiennement. La montée virevoltante des prix de denrées de première nécessité rend difficile l’écoulement rapide des denrées parfois périssables et leur acquisition quasi impossible à une grande catégorie de la population.

Les vendeurs, majoritairement composés de femmes peinent à écouler les marchandises qui sont de plus en plus chères. Par manque d’espace suffisant, beaucoup occupent la voie publique où sont étalées les marchandises exposées à la chaleur ardente du soleil et à la poussière dégagée par le passage des engins roulants en toute connaissance des dangers encourus.

« Tous les jours, nous venons ici, mais ne vendons rien. La clientèle se raréfie et les autorités du marché nous harcèlent pour l’achat du ticket quotidien par personne en raison de mille francs guinéens. Tout le monde paie la taxe. De l’étalagiste, en passant par le tablier, les boutiquiers et vendeuses ambulantes payons tous. Où va l’argent-là ? Nous lance une mère vendeuse ! L’État doit nous aider à trouver plus de places, car c’est ici que nous nourrissons nos enfants ».

Plus loin, une cliente témoigne : « J’ai acheté cette tomate à cinq mille francs guinéens. Pourtant, je n’ai envoyé que vingt mille. Le marché est tellement cher que vous n’avez pas le choix entre ramener ce que vous trouvez ou laisser. Nous ne pouvons pas expliquer cette cherté des prix, car les vendeuses, aussi achètent pour revendre, mais nous appelons à l’aide des autorités. Il faut qu’on nous aide à revoir cela ». Le sac d’aubergines se vend à sept cent mille francs guinéens et celui de tomates à huit cent mille francs guinéens. C’est extrêmement difficile pour nous et nos familles à nourrir ».

Le ministère de la Santé publique, le gouvernorat de la ville et les autorités compétentes doivent se faire écho de ces appels à l’aide de la population en leur assurant un environnement sain, des marchés modernes avec des infrastructures aux normes standards, une stabilité des prix garantissant une accessibilité aux denrées alimentaires de premières nécessités à travers l’élaboration d’une politique commerciale efficace ainsi qu’un plan d’assainissement et de décongestion des marchés.

Mamadou Pathe DIENG/ Bernard Koundouno

 

Publicité