Marche refusée à conakry : les incohérences du fndc

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D ans son communiqué de la semaine passée, le FNDC disait ne plus reconnaitre M. Alpha Condé comme Président. Ce mercredi, le même FNDC a annoncé que Alpha Condé et ses sbires ont refusé d’autoriser la marche qu’il a projeté ce jeudi. Certains y voient une incohérence.

Dans le communiqué de ce mercredi, le nom du Président y apparait à quatre reprises, mais nulle part ne figure le mot PRESIDENT. Les lettres d’informations ont été adressées aux maires des communes, des autorités qui ne relèvent pas de l’administration décentralisée. Sauf que cela ne suffit estiment certains observateurs.

« Si le FNDC est sérieux dans sa démarche, il ne devait pas adresser de courriers aux autorités, ni évoquer le Président » lance un analyste interrogé par nos soins.

Selon ce dernier, du moment où leur manifestation a reçu une fin de non-recevoir, selon ses propres termes dans le communiqué, le FNDC a alors deux options. Soit, défier l’autorité de l’Etat avec un rapport de force hautement inégal avec les conséquences juridiques qui en découlent : arrestation, emprisonnement, soit, accepter de se plier à la volonté des autorités pour repousser sa manifestation ou l’annuler. Et dans ce cas, il se dédie, se désavoue. Là, il aura courbé l’échine devant celui qu’il avait pourtant dit ne pas reconnaitre, ni lui ni son autorité. Et si c’est le cas, nombre de ses sympathisants verraient cela comme un échec ou un manque de tact pour mener à bien le combat et pourraient abandonner le combat. Des deux options, aucune n’est profitable au FNDC.

Pour le moment, le FNDC s’est contenté de condamner ce refus, malgré sa ‘’bonne foi’’ de décrisper l’atmosphère, mais n’a pas donné de consigne sur un report ou une modification d’itinéraire. Ce qui laisse croire que la marche reste maintenue selon le plan initial.

« Le FNDC prend acte de la volonté des autorités guinéennes à ne pas vouloir la paix dans notre pays en refusant toute initiative favorable à une décrispation du climat sociopolitique. Le FNDC met les autorités guinéennes devant leur responsabilité pour tout ce qui pourrait advenir comme conséquence de leur refus de s’impliquer dans la voie de la paix et de la concorde nationale » lit-on dans ledit communiqué.

Tout porte à croire que la journée de ce jeudi sera mouvementée. Ni le FNDC, ni les autorités, aucun n’a l’intention de céder, alors que le rapport de force n’y est pas.

Hafia Diallo

 

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