Les 40 millions du salon international de corruption ou la rivière à noyade des forces sociales

Publicité

C ‘est un scandale qui devrait enflammer le sommet de l’État et délier les langues des bonnes consciences, le premier responsable de l’administration est tombé sur un solide morceau, Kassory et ces burins, ces bulldozers casses-obstacles ont rencontré un gros obstacle, un bloc incassable.
En Guinée, tout le monde déplore la corruption ambiante, on la sent de partout et on la voit dans tous les secteurs d’activité, mais on ne la trouve (ou prouve) nulle part, elle est devenue une sorte d’oxygène, un gaz inodore et incolore, mais qui est là et qui sert à entretenir le peu de vie qui reste de la gargantuesque administration Guinéenne. Faute de courage de tous et l’absence classique des preuves que peuvent fournir quelques-uns, on en souffre tous.

LES MILLIONS QUI POLLUENT LA LUTTE SOCIALE, SI NON QUI L’EMBALLE DÉFINITIVEMENT DANS LA TOMBE DES VAINCUS DE L’ARGENT.

En Guinée, la pauvreté économique et la misère morale ont atteint des proportions inquiétantes, l’intégrité morale du service public n’est que l’ombre d’un loquet de fantômes, les grands principes qui avaient fait jadis la vie publique sont au cimetière national de Cameroun et côtoie le mausolée des héros et de l’incorruptible Ahmed Sékou TOURÉ, la décrépitude de la vie politique Guinéenne permet de penser à tous les possibles : élévations administratives sans niveau requis, enrichissements illicites sur les marchés publics de gré à gré, arrangements politiques pour des petits postes des conseils communaux pour des militants zélés, qui jusqu’à hier étaient des sans-emploi, si ce n’était des sans-abris.
La politique est devenue un juteux marché où les emplois et les dividendes pécuniaires s’obtiennent par l’excès de zèle et le militantisme aveugle. L’exemple de réussite qu’inspirait avant des jeunes entrepreneurs n’enthousiasme plus les jeunes, la politique est devenue une grande activité génératrice de profits rapides et qui permet de brûler les étapes de la réussite économique.

QUEL EST CET ENTREPRENEUR QUI SE TARGUE DE PLUS DE 500 MILLIONS DE GAIN MENSUEL, OU UNE ENTREPRISE QUI S’HONORE D’UN BUDGET QUOTIDIEN DE PLUS D’UN MILLIARD ?

Avec le recul et le temps aidant, le recoupement des bribes d’infos sur le scandale de corruption impliquant le Premier ministre et des membres des Forces Sociales de Guinée, tout indique et porte à croire qu’il y a eu corruption de certains (les faibles) et résistance des autres (les durs), les Incassables.
Dans une optique d’achat de conscience pour la quiétude sociale, M. Kassory Fofana aurait proposé une forte somme à un groupe de membres des forces sociales de Guinée qui se sont rendu à son domicile secrètement et sans avis de leur base.

LE SECRET DE CETTE RENCONTRE CAUSE DE DOUTE ET LE TEMPS ENTRE L’ACTE ET LA DÉCLARATION CRÉE L’AMALGAME ENTRE QUI A PRIS ET QUI A DIT.

Les deux semaines qui sont écoulées entre le prétendu acte de corruption et sa déclaration créée des doutes pour tout esprit critique et corrobore une thèse plausible de conflit de partage entre les acteurs présents au dit salon de corruption.

Une pièce centrale de cette affaire tentaculaire est le nommer Eder, prétendu petit du Premier ministre Kassory Fofana, qui explique à Elie Kamano dans un enregistrement audio que le Premier ministre a soudoyé des jeunes pour casser la dynamique du mouvement des Forces Sociales de Guinée.

De notre côté, une question nous taraude l’esprit, M. Kassory et Eder entretiennent une telle proximité qu’on l’entend dire que c’est Kassory qui a amené sa mère à La Mecque pour le pèlerinage. Ceci dit, si toutefois ces propos sont vrais, alors il n’y a plus de doute que le Premier ministre qui se veut un champion de la lutte anti-corruption, s’est rendu coupable d’acte de corruption. La question n’est plus : est-ce que les jeunes ont pris l’argent ou pas ? Mais plutôt : il y a eu argent et est-ce que cet argent vient du contribuable ? Si oui, alors cet argent pose problème.

LE POISON DE L’HAMEÇON

On nous opposera toujours l’objection bien fondée d’ailleurs, de la vertu des faits pour un journaliste et de la rigueur des preuves matérielles pour un juriste, chose que toute personne connaissant le fonctionnement du système administratif Guinéen, sait d’avance son inexistence puisqu’il n’y a pas une culture solide d’archives dans l’administration et les seules archives qui existent servent à vendre des cacahuètes, ou de la patate vraiment douce.

Dans un pays sérieux où il existe une culture parlementaire de débat, les députés de l’opposition se saisiraient de cette affaire et exigeraient la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire et convoquerait le Premier ministre à l’hémicycle pour explication, mais hélas nos députés ne sont pas fait du même bloc incassable que les membres (résistants) des forces sociales de Guinée.
Dommage pour la République.

OURY Mötelly

 

Publicité