L e Premier ministre guinéen Oury Bah a honoré de sa présence la cérémonie de lancement du XIIIe Forum International des Femmes Entreprenantes et Dynamiques (FIED) qui se déroulera à la fin octobre à Conakry, sur le thème : « Le rôle des femmes dans la transformation de l’économie guinéenne ». Un événement qui fera date dans le pays.
« Vous êtes les bienvenues à Conakry [car] les femmes sont bien souvent plus concrètes et pragmatiques et mieux organisées que les hommes. Ce sont les femmes qui font ici une grande partie de l’économie informelle représentant 70 % de notre activité ».
C’est par ces mots empreints de sollicitude que le Premier ministre de Guinée, Amadou Oury Bah – à la tête du gouvernement depuis le mois de mars – accueille en audience à la Primature Mme Djélika Yéo, présidente de la plate-forme des Femmes Entreprenantes et Dynamiques, accompagnée d’une importante délégation comprenant notamment ses quatre Vice-présidentes.
« Vous avez donc tout le soutien du gouvernement guinéen pour que ce Forum soit une réussite », assure le Premier ministre, en rappelant à tous qu’« il y a aujourd’hui un réel potentiel en Guinée » pour toutes les femmes chefs d’entreprise qui veulent y investir car « il nous faut en finir avec l’économie de rente qui nous fatigue et nous appauvrit ».
Le ton est donné : la Guinée se doit d’ouvrir de nouvelles pistes et – pour cela – fait pleinement confiance aux femmes. Elles ont donc dans ce pays un véritable boulevard pour faire des affaires.
À l’invitation de Mme Charlotte Daffé, ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, cette délégation du FIED est en effet reçue avec tous les honneurs à la Primature pour une séance de travail prévue pour préparer au mieux le grand rendez-vous de l’automne prochain qui doit – souligne-t-elle – « promouvoir l’autonomisation des femmes » et « faciliter les investissement étrangers dans notre pays ».
Car, ajoute-elle à juste titre, « l’absence d’investissement dans le capital humain que représentent les femmes de Guinée, augmente les risques de pauvreté parmi les femmes qui – comme dans d’autres pays d’Afrique – font face à de nombreux défis ».
« Les entreprises dirigées par des femmes, observe-t-elle encore, sont généralement plus petites, génèrent moins de chiffre d’affaires et croissent plus lentement que celles dirigées par des hommes ». Voilà des réalités concrètes auxquelles les femmes sont ici confrontées.
« Elles viendront à Conakry mettre en commun leurs expériences et leurs carnets d’adresses »
« Notre présence ici prouve que nous avons confiance en la Guinée », observe l’Ivoirienne Djelika Yéo, en se réjouissant d’être si bien reçue par les autorités et ses sœurs guinéennes. Et en se plaisant à rappeler également à satiété le slogan qui a fait la popularité de son organisation comprenant plus de 25 000 femmes issues de tous les milieux sociaux tant urbains que ruraux : « Partir de rien pour devenir quelqu’un ! ».
« La femme ne peut qu’être un levier pour le développement en Guinée », souligne pour sa part le Dr Diaka Sidibé, ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME. Avant d’ajouter : « Chercheur de formation, j’ai été une femme entrepreneur avant d’être ministre et je le serai de nouveau certainement après… Je sais parfaitement tout ce que les femmes peuvent entreprendre pour ce pays. C’est pourquoi nous allons mobiliser ici toutes les femmes pour le FIED. Il faut qu’elles y adhérent de facto. Moi-même, je me sens déjà totalement membre du FIED ».
Aujourd’hui Présidente du Comité scientifique du FIED, Mme Marlyn Mouliom Roosalem, qui fut en quelque sorte son homologue de Centrafrique en qualité de ministre du Commerce et de l’Industrie de 2011 à 2013 dans son pays, se réjouit d’un tel engouement et confirme : « Le FIED, c’est une vraie opportunité pour la Guinée car toutes les femmes qui viendront à Conakry participer à cette XIIIe édition ont la ferme volonté de mettre en commun leurs expériences et leurs carnets d’adresses et d’en faire profiter les femmes guinéennes. Partout où il passe, le FIED ouvre la voie à de nouveaux investissements, apporte des signatures de contrats et des financements ».
« Il nous faut seulement identifier des secteurs prioritaires comme l’énergie, l’agriculture, la pêche ou le numérique », souligne quant à elle la Kenyane Hodan Abdillahi, fondatrice et CEO de la Afeby Energy and Global Trading, qui a mis plus de 17 h pour venir de Nairobi jusqu’à Conakry.
Vice-Présidente et porte-parole du FIED, la Marocaine Faouzia Tarik, et Me Henda Ben Rejeb, également Vice-Présidente du FIED et avocate près la Cour de Cassation et le Conseil d’État de Tunisie, ne sont pas en reste pour souligner elles-aussi tout l’intérêt de venir à Conakry à la rencontre des Guinéennes pour les faire rentrer dans « un grand réseau de partenaires et d’investisseurs » utiles au développement harmonieux de l’Afrique et leur ouvrir des portes sur la scène internationale, au Maghreb comme au Moyen-Orient.
À toutes ces représentantes d’importantes sociétés qui ont pris le chemin de Conakry, le chef du gouvernement assure publiquement que « le FIED est une chance pour la Guinée » et rend hommage au « combat que les femmes guinéennes ont mené pour que cela puisse se réaliser ». Un combat mené notamment par Mme Fatoumata Traoré, Directrice Nationale de la Promotion féminine et du Genre, et Mme Fatoumata Doumbouya, représentante pays, qui sont allées réclamer et décrocher avec succès le FIED lors de sa dernière édition à Brazzaville, en août 2023, pour que la prochaine édition soit accueillie en Guinée. Mission réussie puisque cette XIIIe édition du FIED se déroulera à Conakry, du 26 au 30 octobre prochain.
Un véritable hymne à la femme
Organisée sous un chapiteau du Palais du Peuple, la cérémonie de lancement a d’ailleurs réuni plus de 800 femmes en présence de plusieurs autres membres du gouvernement venus apporter leur soutien à l’initiative de Mme Charlotte Daffé comme Aminata Kaba (Enseignement technique, Formation professionnelle et Emploi) et même deux ministres hommes et non des moindres : Mourana Soumah (Économie et Finances) et Ismaël Nabe (Plan et Coopération internationale). C’est dire l’engagement affiché par nles autorités guinéennes qui ont bien compris toutes les retombées économiques et médiatiques qu’elles pouvaient attendre d’un tel événement sans précédent ici.
Le Premier ministre a d’ailleurs profité de cette cérémonie pour faire l’éloge de la femme africaine. « Vous savez qu’on dit : lorsque femme veut, Dieu veut, n’est-ce pas ? », lance-t-il à l’assistance sous les applaudissements, en magnifiant le rôle irremplaçable de la femme. « Nous serons très heureux, au mois d’octobre, assure-t-il, de vous accueillir, de vous célébrer et de faire en sorte que les femmes guinéennes s’inspirent de toutes les femmes qui viendront des quatre coins de l’Afrique et d’ailleurs pour montrer comment elles ont réussi et partager leurs expériences ».
« Le plus important est que le culte du travail est incarné par la femme. C’est par la femme que nous sommes obligés de fonder un foyer, de faire vivre les enfants et de travailler », explique-t-il encore, avant d’ajouter : Lire la suite ici