Lainé (lola): des comportements suspects détectés chez les bouviers

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D epuis les années 2000, à la suite de la crise ivoirienne, des bouviers venus de plusieurs pays africains, notamment le Mali, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Burkina Faso ou encore la Mauritanie ont commencé à s’installer en Guinée Forestière.

De nos jours, la cohabitation entre la communauté autochtone et ces étrangers devient de plus en plus difficile avec  l’emprisonnement récent  de 71 personnes, dont des mineurs et des personnes âgées.

Au cours d’une conférence de presse animée ce lundi 11 mars 2024, des citoyens et des avocats issus de la Guinée Forestière ont attiré l’attention du pouvoir central sur ce qui se passe dans cette partie de la Guinée.

Parlant au nom du comité de crise sur les Zébus ( une espèce de bœufs en provenance du Niger ou encore de la Mauritanie), les conférenciers décrivent des comportements suspects de la part de ces bouviers, qui, à leurs yeux, visent d’autres objets en dehors de suivre leurs troupeaux.

« Quand vous prenez la notion de transhumance, elle consiste au déplacement de troupeaux d’un point A à un point B. Mais, lorsque la transhumance se transforme en sédentarisation, ça laisse la question de la suspicion. Et lorsque les éleveurs, qui doivent normalement se standardiser pour un moment où les herbes sont fraîches, se standardisent d’un an, deux ans, jusqu’à 15 ans maintenant, ce n’est plus de la transhumance. Certains citoyens ont remarqué des comportements suspects au niveau de ces bouviers, qui amènent leurs pensées vers ce que certains pays ont connu»,a déclaré Maître Daniel Haba, l’un des avocats membres du Comité de crise sur les zébus.

Sans affirmer d’emblée que ces personnes sont des terroristes, l’avocat donne des indices qui font peur aux citoyens de la localité de Lainé envahie de nos jours par ces éleveurs étrangers.

“Un bouvier qui doit être près de son troupeau, on le voit sur la cime d’un arbre qui communique pendant plus de 2h, cela est vraiment suspect », insiste Maître Daniel Haba.

En plus, enchaine un autre avocat, en l’occurrence maitre Michel Sonomou, lorsqu’on crée un campement dont on interdit l’accès à partir de 18 h aux citoyens qui vous ont reçus, cela pose également problème.

“Nous avons estimé que ce sont ces mêmes informations reçues dans des pays qui ont connu le terrorisme. C’est par ces mêmes procédés que ces gens se sont installés progressivement. Est-ce que c’est le cas pour nous ? L’on ne saurait le répondre, mais ce comportement de ces bouviers font aujourd’hui peur à la population”, en déduit Michel Sonomou.

Pour sa part, le président des ressortissants de Lainé à Conakry a évoqué les conséquences de la présence prolongée de ces éleveurs sur les activités agricoles dans cette localité.

“Aujourd’hui, on ne peut plus cultiver à Lainé parce qu’il y a l’incendie précoce. Ils ont dévasté la forêt. Et chaque fois qu’il y a problème, c’est le président et des habitants du village qui sont arrêtés. Si c’est un bouvier, non ! Il n’y a pas de jugement, il est libre. Nos parents sont en train de souffrir”, déplore-t-il.

D’après le premier recensement effectué en 2022, ces bouviers détenaient 36.534 têtes de zébus.

Alpha Ibn Boubacar Diallo 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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