Interview : le coordinateur de ’terrafrik-guinée’’ magnifie le dynamisme de la jeunesse   

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D ans entretien exclusif accordé à guineeactuelle.com, le coordinateur de l’ONG ‘’Terrafrik-Guinée’’,  Alpha Idy Baldé a magnifié le dynamisme de la jeunesse africaine face aux problèmes sociaux dont le continent est confronté.

Selon lui, plus de 50 % de la composante des populations africaines au sud du Sahara se retrouve dans la catégorie d’âge de 15 à 35 ans. Cette jeunesse, dit-t-il, a hérité des conséquences néfastes de la crise économique et sociale des années 1980.

« Le quotidien pour elle (la jeunesse, ndlr) est fait de précarité, de sous-emploi, de chômage,  ­ d’exclusion sociale… Mais ces jeunes ne faiblissent pas devant les problèmes sociaux qu’ils vivent. Ils se manifestent de diverses  ­ façons pour exprimer leurs aspirations et leurs ambitions. Ils sont dynamiques, inventifs et créatifs dans tous les secteurs de la  ­ société. Ils abordent avec philosophie leurs conditions de jeunes et participent en tant qu’acteurs sociaux aux dynamiques mouvantes de l’Afrique contemporaine » a déclaré Alpha Idy Baldé, coordinateur de l’ONG ‘’Terrafrik-Guinée’’.

Entretien !

Guineeactuelle.com : Alors aujourd’hui, cette jeunesse guinéenne de façon particulière, a parfois du mal à sortir la tête de l’eau, selon vous quelle est la cause?

Alpha Idy Baldé : A mon sens, plusieurs facteurs d’ordre endogènes mais aussi exogènes entre en ligne de compte. Il y’a tout d’abord l’environnement du travail à l’échèle internationale de plus en plus ardue et concurrentiel. Même dans les pays développés, ils sont de plus en plus nombreux, les jeunes qui n’arrivent pas à joindre les deux (2) bouts. A plus forte raison les pays dits sous-développés. Le niveau d’éducation étant déjà très bas, il y’a également une mauvaise gouvernance fortement enracinée qui fait que la majorité des jeunes piétonne. On ne peut absolument pas compter le nombre de diplômés qui végètent dans la nature ou à la charge de leur famille. Sans parlé des milliers d’autres non scolarisés ou déscolarisés par la force des choses.

Justement vous parlez de l’éducation, à votre avis, quel est l’état actuel du système éducatif guinéen ?

N’étant pas spécialiste du système éducatif de façon générale, je ne saurais être exhaustif. Par contre, le niveau des étudiants que j’ai la chance de côtoyer depuis un certain temps sur le campus de l’Université n’est pas très satisfaisant. Même s’il y a un certain nombre qui sort du lot. La faiblesse des infrastructures, les grèves à répétition depuis un certain temps peuvent expliquer en partie cette situation. C’est comme si tout le monde faisait semblant. L’État fait semblant de payer les enseignants, eux à leur  tour font semblant d’enseigner les enfants, qui font également semblant d’étudier. Même le syndicat fait semblant de défendre les droits des enseignants. Par contre, les parents ne font plus semblant de s’intéresser à tout ça. Ils ont des préoccupations plus urgentes à régler. Le niveau de l’éducation lui ne fait que chuter. Rares sont les universités  et écoles guinéennes qui peuvent se retrouver dans les 50 ou 100 premières places en Afrique. Si on classement rigoureux et objectif était réalisé. C’est un fait.

Beaucoup de jeunes se sont tournés vers l’entrepreneuriat, quelle analyse faites-vous de cette situation ?

C’est extrêmement intéressant l’intérêt que les jeunes de notre pays ont à l’entrepreneuriat. Peut-être  que le salut de l’Afrique en général et de la Guinée en particulier va passer par là.

Encore que l’étroitesse du marché et la difficulté d’accéder à des crédits bancaires surtout quand il s’agit des jeunes et certaines catégories professionnelles (agriculture notamment) n’aident pas beaucoup. Il faut néanmoins reconnaitre que quelques progrès (maigres certes) ont été réalisés ces dernières années dans ce domaine.

Evidemment, monsieur Baldé, selon vous qu’est-ce qu’il faut pour qu’il ait un véritable essor de  développement, venant des jeunes?

Si une solution était disponible, on l’aurait su depuis longtemps (rire). Plus sérieusement, je pense  que notre gouvernement gagnerait vraiment à accompagner certaines solutions et approches qui sont en train d’être mises en œuvre çà et là. Nous à Terrafrik, nous avons des dispositifs (maigres encore faute de moyens) d’accompagner  aux porteurs de projets (2A2P) au sein de la  Maison Subsaharienne des Alternatives (MAS) et d’autres  dispositifs.

D’autres structures ont des approches similaires. Tout ceci gagnerait à être mieux structurer accompagner et organiser.

L’Etat devrait également se pencher sur des modèles innovants de financement des startups. Avoir des champions nationaux a forcément un prix.

Interview réalisée par Aliou Diallo

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