D ans les rues animées de Conakry, l’odeur appétissante des viandes grillées attire chaque jour une foule de consommateurs. Ces brochettes fumantes, relevées de condiments pimentés, sont devenues un incontournable de la gastronomie urbaine guinéenne.
Mais derrière cette scène familière et conviviale se cache une hygiène qui laisse souvent à désirer.
Il n’est pas rare de voir des grillades exposées à l’air libre, à proximité de tas de poussière, de flaques d’eau stagnante ou de déchets éparpillés. Des insectes tournent librement autour des aliments, sans susciter la moindre réaction de la part des vendeurs ou des clients.
Dans certains cas, les grilladins manipulent la viande à mains nues, sans disposer d’eau potable ni de matériel de nettoyage adapté.
Cette situation soulève des interrogations. Comment ces manquements sanitaires ont-ils pu devenir une pratique tolérée, voire banalisée, dans l’espace public ?
Si le goût et les prix attractifs constituent des arguments pour les consommateurs, ils ne devraient pas faire oublier les risques sanitaires : intoxications alimentaires, hépatites, parasitoses ou maladies diarrhéiques, notamment chez les enfants et les personnes âgées.
Il ne s’agit pas uniquement d’un manquement individuel. Les autorités publiques, à travers les services d’hygiène, ont un rôle central à jouer.
Des contrôles réguliers, des campagnes de sensibilisation ciblées, ainsi que la création d’espaces de restauration de rue conformes aux normes sanitaires pourraient contribuer à améliorer la situation.
La promotion de la sécurité alimentaire dans l’espace urbain mérite une attention particulière. Car manger dans la rue ne devrait pas être un risque pour la santé.
La responsabilité est collective. Des vendeurs aux consommateurs, en passant par les autorités locales, chacun peut contribuer à faire de la restauration de rue un secteur sûr et digne pour que le plaisir gustatif ne rime plus avec danger sanitaire.
Alpha Binta Diallo