Fin de la mission du ndi en guinée : voici les recommandations

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A près avoir consulté la mouvance présidentielle, l’opposition, la société civile, la CENI et le Président Alpha Condé, la mission du National Democratic Institut (NDI) et de la Fondation Kofi Annan en Guinée a publié, vendredi 13 décembre 2019, son rapport.

Au cours de ce séjour, la mission a évalué l’environnement politique guinéen, les élections législatives prochaines, puis les initiatives en cours pour soutenir une élection législative apaisée, elle recommande.

La délégation estime qu’avec une volonté politique plus poussée et un dialogue de fond, de nombreux défis peuvent être relevés dans l’environnement politique actuel et menant aux élections législatives de février 2020 pour renforcer la confiance et la participation des citoyens au processus et atténuer la violence avant, pendant et après les élections.

Dans un esprit de coopération internationale, la délégation propose donc les recommandations suivantes :

Au gouvernement de la République de Guinée

Clarifier davantage sa position concernant les spéculations sur le cadre constitutionnel du pays afin de renforcer la confiance des citoyens dans son engagement à renforcer la démocratie et à favoriser des élections législatives pacifiques et crédibles.

Créer des plateformes de communication régulière entre les populations civiles et les services de sécurité aux niveaux nationaux et régionaux afin de prévenir de nouveau affrontements entre manifestants et services de sécurité et des violences récurrentes.

A la Commission Electorale Nationale indépendante (CENI)

Communiquer de manière approfondie sur ses activités liées aux élections législatives, y compris notamment en utilisant des plates-formes de communication modernes telles que Facebook, Twitter et une page web régulièrement mise à jour, qui sont utilisées par les jeunes qui constituent la masse de l’électorat.

Mener une forte campagne de sensibilisation pour que les électeurs soient sensibilisés à la nécessite de vérifier leur statut d’enrôlement et que les citoyens soient informés des procédures pour confirmer leur statut d’enrôlement une fois la liste finalisée.

Prendre des mesures raisonnables pour garantir exhaustivité et l’exactitude de la liste électorale, y compris la vérification de l’éligibilité des mineurs potentiels, tout en veillant à ce que ces procédures ne privent pas les électeurs admissibles de leurs droits.

En consultation avec le comité inter-parti (CIP), déterminer rapidement le statut des électeurs présentant informations partielles dans le fichier électoral final, y compris des données biométriques incomplètes, et convenir de procédures pour faciliter leur exercice du droit de vote. Rendre ces décisions publiques.

Activer une cellule technique restreinte au sein du CIP avec une représentation multipartite pour surveiller le processus d’inscription des électeurs sur la liste électorale.

De publier de manière active et diffuser largement les informations sur les activités les plus importantes de la CENI, par exemple la distribution des cartes d’électeur, afin d’optimiser le retrait de ces cartes par les électeurs et de minimiser toute confusion concernant le processus de vote le jour du scrutin.

Publier en temps opportun des données sur les résultats des élections par bureau de vote et dans un format analysable et accessible à tous, afin de renforcer la confiance du public dans les résultats.

Fournir des directives claires sur la juridiction, les processus et les délais appropriés pour le dépôt et le règlement des contentieux électoraux. Y compris les différends lies au processus d’inscription des électeurs et aux résultats des élections

A la Cour Constitutionnelle

Assurer un jugement juste, rapide et transparent des contentieux électoraux, y compris ceux liés à l’enrôlement des candidats et aux résultats des élections.

Aux partis politiques

Participer plus activement aux plateformes créées pour faciliter le dialogue entre les partis, telles que le comité de suivi de l’accord du 12 octobre et celles visant à faciliter les communications avec la CENI telles que le CIP qui sont des moyens atténuer une polarisation excessive, les conflits et les violences.

Prendre des mesures concrètes pour nommer des femmes candidates afin de se conformer à la loi de mai 2019 sur la parité dans tous les postes électifs.

Respecter le Code de bonne conduite des partis politiques et sensibiliser leurs membres à faire de même, et participer au suivi, a la documentation et à la communication sur toutes les phases du processus électoral.

A la société civile et aux médias guinéens

Intensifier leurs efforts pour surveiller et rendre compte de toutes les phases du processus électoral de manière professionnelle et objective.

S’engager dans des efforts cibles d’éducation civique et d’éducation des électeurs sur le processus électoral, en faveur des femmes, des jeunes et d’autres groupes historiquement marginalises.

A la communauté internationale

Maintenir son intérêt et son soutien pour des élections apaisées, inclusives et crédibles en Guinée.

Augmenter son appui aux organisations de la société civile guinéenne engagées dans des activités de plaidoyer et d’autres actions qui soutiennent des élections crédibles, et compléter ces efforts par des missions d’observation qui pourraient renforcer la confiance des citoyens dans le processus électoral.

Décryptage Hafia Diallo

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