Education : des étudiants de l’isfad réclament leurs diplômes en attente depuis 2023

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L e Collectif des étudiants de l’Institut Supérieur de Formation à Distance (ISFAD) a animé une conférence de presse, samedi 19 juillet 2025, à Conakry pour dénoncer le retard prolongé dans la délivrance de leurs diplômes, deux ans après la fin de leur cycle de formation.

Face aux médias, Albert Siba Touama Guémou, porte-parole du collectif, a exprimé la frustration et l’incompréhension des étudiants ayant validé leurs formations en 2023, mais toujours dans l’attente de leurs diplômes.

Selon lui, tous les étudiants concernés ont respecté les procédures administratives, suivi et validé les cours, mais se retrouvent aujourd’hui dans l’incapacité d’intégrer le monde professionnel ou de poursuivre leurs études, faute de ce document officiel.

« Nous avons terminé les cours, validé les matières, organisé les remises de diplômes à nos frais… mais à quelques jours de la date fixée, tout a été reporté sine die, sans aucune explication claire », a déclaré M. Guémou.

D’après les explications fournies par le collectif, plusieurs tentatives de dialogue ont été entreprises auprès des autorités de l’ISFAD et du ministère de l’Enseignement supérieur, sans succès.

Ces étudiants affirment avoir adressé des courriers et des mémorandums restés sans réponse. Une rencontre avec la direction générale de l’ISFAD n’a pas permis de faire avancer le dossier de manière concrète.

La directrice générale aurait évoqué, lors d’un échange avec le collectif, l’existence de dossiers problématiques, notamment des cas présumés de fausses attestations de baccalauréat parmi certains étudiants. Une justification que rejette fermement le collectif, estimant que la vérification des dossiers incombait à l’administration au moment des inscriptions.

« Même si des irrégularités existent, elles ne doivent pas pénaliser tous les autres étudiants en règle. Il est urgent que ceux dont les dossiers sont complets reçoivent leurs diplômes », a insisté le porte-parole.

Le collectif affirme que ce blocage a des conséquences sérieuses, citant le rejet de candidatures à des concours nationaux, l’empêchement de poursuivre des études à l’étranger ou d’intégrer des programmes de master.

Certains étudiants, selon eux, auraient vu leur avenir compromis en raison de ce retard administratif.

Abdoulaye Bah, également étudiant sortant, a rappelé que la remise des diplômes initialement prévue le 26 février 2024 a été annulée sans suite, malgré le paiement préalable des frais par les étudiants.

Il souligne que l’ISFAD a longtemps fonctionné grâce aux frais payés par les étudiants avant que l’État ne commence à y orienter des bacheliers à partir de 2023.

Au total, ils sont 375 étudiants issus des départements de droit, d’économie-gestion et de développement communautaire, à revendiquer la délivrance de leurs diplômes.

Profitant de cette conférence, ces étudiants lancent un ultimatum aux autorités afin d’organiser la remise officielle des diplômes d’ici la fin août 2025.

Passé ce délai, ils prévoient d’organiser des manifestations pacifiques devant les sièges de l’ISFAD à Conakry et dans les régions.

Tout en se disant ouverts au dialogue, les membres du collectif affirment rester déterminés à faire valoir leur droit à l’obtention du diplôme, document indispensable à leur avenir académique et professionnel.

« Ce que nous demandons n’est pas un privilège, mais un droit. Deux ans, c’est trop. Nous avons respecté notre part, à l’État maintenant d’assumer la sienne », a conclu un membre du collectif.

Alpha Ibn Boubacar Diallo 

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