Double scrutin du 22 mars : issoufou était-il derrière le rappel des observateurs de l’ua et de la cedeao ?

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Le Chef de l’Etat guinéen  a tenté de lever le flou au tour du rappel des observateurs de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), de l’Union africaine (UA) et de la CEDEAO lors du double scrutin contesté du 22 mars dernier.

En répondant aux questions de nos confrères de jeuneafrique à savoir si le Président en exercice de la CEDEAO, le Nigérien Mahamadou Issoufou, en serait pour quelque chose, Alpha Condé n’a pas souhaité faire de commentaire.

En voulez-vous au Président en exercice de la Cedeao, le Nigérien Mahamadou Issoufou ?

« Je ne ferai aucun commentaire. L’histoire jugera » répond le président guinéen.

Extrait…

Jeune Afrique : Le double scrutin du 22 mars –referendum constitutionnel et législatives- a été boycotté non seulement par l’opposition regroupée au sein du FNDC, mais aussi par les observateurs de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), de l’Union africaine (UA), et de la Cedeao. Comment est-on arrivé là ?

Alpha Condé : Prenons les choses dans l’ordre. Alors que nous avions fixé ensemble la date au sein de la CENI paritaire, l’opposition a décidé de les boycotter pour une raison simple : sa stratégie était de faire exploser la Guinée en jouant sur la concomitance avec le referendum. Elle a échoué. Pour ce qui est des observateurs, je vous ferai remarquer que c’est moi qui ai demandé à ceux de l’UA et de la CEDEAO de venir. Et ils sont venus à Conakry. L’UA en a dépêché une trentaine, et la délégation de la Cedeao était dirigée par l’ancien président nigérien Salou Djibo, accompagné du commissaire aux affaires politiques, le Général Francis Béhanzin. Brusquement, ils ont été rappelés et se sont retirés, sans qu’on nous en donne les raisons.

Et ceux de la Francophonie ?

Nous avons travaillé avec l’OIF sur le fichier électoral en 2018. Elle a fait des recommandations que nous avons suivies, et ses experts ont reconnu que le logiciel dont s’est dotée la Ceni était extrêmement performant, du jamais-vu en Afrique. Mais il n’a jamais été question que l’OIF nous envoie des observateurs. Elle était là pour un accompagnement.

Le nœud du problème, c’était ce fâcheux stock de quelque 2,4 millions d’électeurs douteux inscrits sur les listes…

Je vous arrête : il ne s’agissait pas d’électeurs douteux ou fictifs, mais d’électeurs réels qui avaient voté en 2013 et en 2015 et à qui il manquait, pour une partie d’entre eux, la carte d’identité biométrique, qui n’était pas exigée lors des précédents scrutins, et, pour d’autres, la photo ou l’empreinte digitale. Je vais vous faire une confidence : le secrétaire général de la présidence, Kiridi Bangoura, et mon directeur de cabinet, Khalil Kaba, étaient dans ce cas. Ce ne sont pourtant pas des électeurs fictifs ! Cela dit, conscients du problème, nous avons reporté les élections de trois semaines et retiré ces 2,4 millions d’électeurs des listes. C’est à ce moment-là que les observateurs de la l’UA et de la Cedeao, que nous avions fait venir par esprit panafricaniste, ont été rappelés sans préavis ni explication.

En voulez-vous au Président en exercice de la Cedeao, le Nigérien Mahamadou Issoufou ?

Je ne ferai aucun commentaire. L’histoire jugera.

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