F ace à la pression conjuguée des populations riveraines et à l’ampleur des risques environnementaux et sanitaires, le gouvernement guinéen engage une réponse structurée pour mettre fin à l’insalubrité chronique autour de la décharge de Dar-es-Salam, dans la commune de Gbessia.
Située au lieu-dit Combosse, cette décharge à ciel ouvert, d’une superficie estimée à 30 hectares, est depuis plusieurs années au cœur des préoccupations des habitants du quartier.
Le dimanche 15 juin 2025, des citoyens résidant à proximité du site se sont réunis pour alerter les autorités sur les dangers que représente cette installation, dénonçant les nuisances quotidiennes et les menaces sanitaires persistantes.
Dans leur déclaration, ces riverains avaient formulé plusieurs recommandations, parmi lesquelles :
- La fermeture et la délocalisation progressive de la décharge ;
- La mise en place d’un système durable de traitement des déchets ;
- L’ouverture de centres de traitement modernes dans des zones appropriées ;
- Et le lancement d’une mobilisation nationale en faveur d’un environnement sain.
Cette interpellation citoyenne semble avoir trouvé un écho auprès des autorités.
Dans le cadre de la mise en œuvre d’une solution durable, le Premier ministre Amadou Oury Bah a reçu ce jeudi 19 juin 2025 en audience Alpha Ibrahima Sylla, Directeur pays de l’entreprise ARTELIA.
Ce bureau d’études et d’ingénierie, présent en Guinée depuis 2023, pilote actuellement une étude technique sur le site, financée par le Fonds d’études et d’aide au secteur privé (FASEP), via l’Ambassade de France.
Le projet en cours prévoit notamment :
- La fermeture complète de la décharge ;
- La création d’un parc urbain ;
- La valorisation des déchets existants, notamment via le biogaz et le recyclage ;
- La dépollution et l’aménagement durable du site.
Inspiré du modèle d’Akouedo en Côte d’Ivoire – un site de 100 hectares réhabilité par ARTELIA – ce projet vise à transformer un espace longtemps perçu comme un symbole d’abandon en un exemple de reconversion écologique.
Le Premier ministre a salué l’initiative et insisté sur la nécessité d’une collaboration renforcée entre les services de l’État, les experts techniques et les partenaires publics et privés pour mener à bien cette transformation.
Ibn Boubacar Diallo