Crise sociale : les forces de l’ordre étouffent la marche des forces sociales

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La manifestation organisée par la société civile, intitulée la marche pacifique pour protester contre la hausse du prix du carburant, n’a pas fait sortir cette qualification pacifique. Bilan, deux blessés et plusieurs manifestants arrêtés.

Pendant que les activistes de la société civile se mobilisaient pour commencer leur marche, à la Tannerie prévue comme point de rassemblement, les forces de l’ordre ont empêché tout regroupement. Plusieurs grenades lacrymogènes ont été lancées en direction des manifestants. Pour les disperser avant de les pourchasser dans les quartiers.

Les manifestants très en colère qualifient cette intervention de la police, comme étant une violation. Ils soutiennent que les militaires sont prêts à tout pour les arrêter. Interrogés, ces jeunes pensent que les forces de l’ordre ont chargé la foule au gaz lacrymogène pour disperser les plus déterminants : « nos camarades se sont étouffés, et d’autres ont été arrêtés. Parmi lesquels, figure le célèbre humoriste Mamadou thug, qui était venu apporter son soutien aux forces sociales ». Déplore Sékou SANOH, un manifestant.

De son côté, le Général Ansoumane Bafoué CAMARA, commandant des unités d’intervention de la police, justifie cette intervention comme étant l’accomplissement d’un ordre. Selon lui, ladite marche est non autorisée, ce qui fait que la police est sur place pour arrêter toute personne qui veut aller à l’encontre de la loi : « le gouvernorat nous a adressé une demande de concours conformément à la loi sur le maintien d’ordre en guinée, en interdisant tout regroupement ou marche dans la ville de Conakry et c’est ce qui fut fait aujourd’hui. Pour le moment, on a 6 personnes arrêtées et qui ont été déposés au commissariat central », renchérit-il, avant d’ajouter que même s’il faut arrêter toute la jeunesse pour le maintien de l’ordre dans son pays, il est prêt à cela et ira jusqu’au bout.

D’après le constat fait par les reporters de guineeactuelle.com sur les lieux, les militaires sont allés au-delà des instructions données par les chefs. Car arrêter la marche ou les regroupements est différent d’agresser des enfants à la devanture de leurs domiciles. Une mère n’a pas caché son indignation : « Nous n’avons rien fait, mon fils a été giflé. Et je me demande pourquoi est-ce interdit dans ce pays de sortir de sa cour. », s’interroge Madame SOUMAH Aissatta FOFANA.

Malgré cette journée gâchée, les forces sociales ne comptent pas obéir, selon Dansa KOUROUMA, Président du conseil national des organisations de la société civile guinéenne, ce n’est pas cette violence qui va leur faire peur. Il précise que la police peut arrêter ou aller au-delà, mais qu’ils ne renonceraient point : « 8 000 ou rien. », a-t-il lancé pour terminer.

Saran TRAORÉ

 

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