Cours à distance en guinée : la cible confrontée à des difficultés

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P our éviter une année blanche en Guinée à cause du Covid-19, le Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (MENA) a opté pour une nouvelle stratégie d’enseignement via les réseaux sociaux et la télévision nationale. Ce nouveau système  d’apprentissage  ne se déroule pas  sans difficultés chez les élèves,  a-t-on constaté.

Certains élèves soucieux de leur formation ne manquent pas de volonté  à suivre les cours diffusés à la  télévision sauf que le manque d’électricité leur cause assez de problèmes.

« Ce n’est pas facile pour nous actuellement de suivre les cours à la télé avec les coupures de courant. Plusieurs fois, je suis resté à suivre les cours quand le courant est reparti. Qu’il change de méthode, sinon moi je préfère les révisons  avec mes amis dans le quartier » a déploré Ibrahima Bah qui doit passer le baccalauréat unique cette année.

Pour bon nombre de formateurs, cette méthode de cours à distance n’est pas du tout la bonne avec le faible niveau de l’élève guinéen.

« Un cours a besoin d’un temps pour être compris par les élèves. Est-ce que les cours diffusés à la télé peuvent être compris par les élèves alors qu’il n’y a pas d’interactivité. Et nous savons que beaucoup parmi eux n’ont pas un niveau de compréhension appréciable » confie David Touré, professeur de français dans une école publique à Conakry.

La même idée est développée par cet autre enseignant de Mathématiques. Pour ce dernier, il est quasiment impossible pour certains élèves d’assimiler correctement les cours avec cette méthode d’enseignement.

« Un élève qui ne comprend pas le cours pendant que le professeur est en face de lui, donc c’est difficile pour cet élève  lorsqu’il suit le cours en ligne ou à la télé » a estimé Emmanuel Kamano.

Pour sa part, Mamadama, institutrice de son état ne cache pas son inquiétude par rapport à cette façon de dispenser les cours.

« L’autorité n’a qu’à rouvrir les classes d’examen. Au moins programmer les enfants de telle sorte qu’ils ne deviennent pas nombreux dans les salles de classe. S’il y a 50 élèves dans une salle, on les partage en deux groupes » propose-t-elle.

Mata Malick Camara

 

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