L a Cour suprême de Guinée a rejeté, jeudi 4 septembre, le pourvoi en cassation introduit par l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), principale formation politique d’opposition.
Le parti, dirigé par l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, contestait l’impossibilité d’organiser son congrès prévu initialement en juillet dernier.
Une décision défavorable à l’opposition
Dans une salle d’audience peu remplie – sans représentant du parti mais en présence d’avocats et de journalistes – la présidente du tribunal, Hawa Daraud Kourouma, a confirmé le rejet du recours.
Pour l’avocat de l’UFDG, Me Mamoudou Sané, cette décision illustre les difficultés rencontrées par l’opposition dans son rapport avec les institutions.
« En Guinée, l’opposition ne gagne jamais contre l’État alors que l’État aussi est un sujet de droit. C’est une grande inquiétude parce qu’en matière de démocratie, la justice doit jouer son rôle de rempart », a-t-il réagi.
Divergence d’interprétation autour d’une lettre ministérielle
Au cœur du litige, une correspondance du ministre de l’Administration du territoire adressée à l’UFDG. La Cour a estimé qu’il ne s’agissait pas d’une décision administrative mais d’un simple rappel aux statuts du parti. Cette lecture est partagée par la défense de l’État.
« Je réitère toujours mes propos du 21 juillet : c’était une simple lettre que le ministre avait adressée à l’UFDG. Ce n’était pas une décision administrative, raison pour laquelle la Cour suprême a rejeté le recours », a expliqué Me Lansana Komah, avocat de l’État.
De son côté, la défense du parti garde espoir d’une reprise prochaine des activités.
« C’est la bonne nouvelle. L’UFDG va tenir son congrès dans les prochains jours. (…) À l’heure actuelle, il n’y a aucune interdiction faite aux partis de tenir leur congrès », a assuré Me Sané.
Un climat politique tendu
La tenue du congrès de l’UFDG avait déjà suscité des tensions internes, certains dissidents, dont l’actuel porte-parole du gouvernement Ousmane Gaoual Diallo (exclu du parti), ayant menacé de perturber la rencontre s’ils n’étaient pas réintégrés.
Pour le moment, l’UFDG, ainsi que deux autres formations d’opposition, dont le RPG Arc-en-ciel de l’ancien président Alpha Condé, restent suspendus jusqu’à la fin du mois de novembre, conformément à la décision ministérielle du 20 août.
La rédaction