Causes des accidents en guinée : trois facteurs majeurs identifiés par le gouvernement  

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L e gouvernement guinéen a affirmé,  jeudi 16 juin 2022, avoir identifié trois facteurs majeurs qui causent les accidents dans le pays.

En se basant sur les statistiques des services spécialisés de la police et de la gendarmerie, qui font état de plus de 21 890 cas d’accidents enregistrés durant les cinq (5) dernières années  avec 2 781 décès et 13 711 blessés, le gouvernement cite les facteurs humains, les facteurs liés aux infrastructures et les facteurs liés aux engins roulants (poids lourds, autos, tricycles et motocycles).

Concernant les facteurs humains, le Conseil des ministres de ce jeudi a principalement mentionné la non-application parfois et par endroit par les agents de police et de gendarmerie des lois et règlements régissant la sécurité routière, ’excès de vitesse, la conduite en état d’ébriété et la consommation des stupéfiants, l’inadvertance des conducteurs et des piétons, l’incivisme de certains usagers qui conduisent sans permis et sans assurance valides, le surnombre de passagers dans les voitures en violation flagrante des lois et règlements en vigueur, la mauvaise gouvernance du secteur de la sécurité routière notamment le manque de personnel, de formation et d’équipements, et la facilité d’obtention des permis de conduire sans avoir à passer le code de la route.

S’agissant des facteurs liés aux infrastructures, le Conseil a relevé l’état dégradé des routes et autres pistes rurales, le manque de signalisation routière sur l’ensemble du réseau, le manque de ralentisseurs dans les zones urbaines et dans les zones « accidentogènes » et l’absence d’un système organisé de gestion des urgences médicales dans le pays.

 Pour les facteurs liés aux engins roulants, le gouvernement évoque l’état vétuste des véhicules et autres poids lourds, le manque de contrôle permettant d’assurer la fiabilité technique avant la mise en circulation et le nombre grandissant d’engins à deux et à trois roues sans aucune règlementation en la matière.

Par ailleurs, une panoplie des mesures a été annoncée, lors du Conseil des ministres de ce jeudi, pour lutter contre les accidents de la route.

Le Conseil a fait les recommandations à court terme ci-après :

  1. Renforcer le contrôle routier et faire respecter les lois en matière de sécurité routière (validité de tous les documents requis pour la conduite des engins roulants) ;
  2. Mener une campagne de sensibilisation intense dans les médias publics et privés en partenariat avec l’Office Guinéen de Publicité ;
  3. Relancer et renforcer progressivement le contrôle technique systématique de tous les véhicules en circulation. Un centre de contrôle technique sera ouvert dans chaque région administrative ;
  4. Entretenir les routes notamment les points critiques ; mettre des ralentisseurs dans les zones « accidentogènes » et des panneaux de signalisation ;
  5. Responsabiliser les gouverneurs, les préfets, les commissaires centraux de police et les syndicats des transporteurs dans le contrôle de tous mouvements de départ des gares routières relevant de leurs juridictions respectives ;
  6. Développer un système d’aide médicale d’urgence en y greffant des centres d’appels et des hubs d’ambulances et de corbillards ;
  7. Renforcer les moyens d’intervention de la protection civile et opérationnaliser les protocoles de gestion des catastrophes au niveau du MATD ;
  8. Renforcer la sécurité fluviale et maritime notamment en cette période de repos biologique ;

A Moyen terme, le Conseil a recommandé :

  1. D’intégrer la sécurité routière dans les programmes scolaires ;
  2. De revoir le cadre institutionnel et rendre opérationnel la Direction Nationale des Assurances (DNA) ;
  3. De mettre en place une compagnie de réassurance en Guinée ;
  4. De mettre en place un modèle d’intervention rapide à l’image du SAMU ;
  5. De controller l’accès aux substances prohibées notamment dans les gares routières ;
  6. D’Aménager des aires de repos le long des routes nationales ;
  7. Rappeler la responsabilité sociale des médias ;
  8. Régulariser les horaires de circulation des poids lourds et instaurer un contrôle strict à l’instar des autres pays du monde ;
  9. Appuyer le corps des assistants sociaux permettant d’apporter l’aide sociale et psychologique aux victimes et aux familles des victimes.

Pour rappel, les récents accidents de la circulation survenus la semaine dernière ont fait 33 décès et plus de 30 blessés, en l’espace de trois jours.

La rédaction

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