Boké : la population dans une souffrance aiguë malgré la présence des sociétés minières   

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L a présence des sociétés minières à Boké (14 au total) n’a pas changé grand-chose à la physionomie de cette préfecture. Routes dégradées, manque d’eau et de courant, destruction de l’environnent, le constat reste alarmant.

D’après le premier  vice maire de la commune urbaine de Boké, la souffrance des citoyens de sa préfecture ne fait que s’accumuler et qu’on est tenté à croire, selon ses propres termes, que ‘’les mines sont synonymes de malédiction’’.

Mamadou Safaye Diallo, vice maire de la commune urbaine de Boké

« Honnêtement, c’est regrettable. Quand vous voyez l’état des lieux, c’est une violence causée par les sociétés minières. Aujourd’hui, toutes nos terres sont décapées, dénudées, il n’y a pas de reboisement. Vous avez vu l’état de nos routes, toutes nos routes sont défoncées. La misère ne fait que s’accumuler. On pense aujourd’hui que les mines à Boké, c’est une malédiction », dénonce Mamadou Safaye Diallo, vice maire de la commune urbaine de Boke et chargé des questions de développement.

Comme on dit souvent, il est difficile d’être à l’enfer et se plaindre du froid.  Mais les habitants de la ville de Boké sont proches de cette réalité. L’état des routes de la commune urbaines restent à désirer. Des trous sont un peu partout.

« Malheureusement, aujourd’hui les mines sont en train d’être exploitées sans qu’il n’ait d’impact sur la vie de la population. Le cas de Kamsar, Kolaboui et de Sangaredi est éloquent. Les plus grandes agglomérations, vous ne trouvez ni route bitumée, ni eau. Il y a absolument rien qui est fait pour nos populations. Alors qu’aujourd’hui, près de 80% des revenues minières viennent de cette zone», a regretté Mamadou Safaye Diallo.

Boké, zone économique spéciale

Cette appellation ne correspond nullement à la réalité du terrain, selon un activiste de la société civile qui rappelle qu’entre 2017 et 2018, il y a de nombreux mouvements de revendications à Boké pour réclamer l’amélioration des conditions de vie de population: fourniture d’eau courant, d’eau et une meilleure éducation pour les enfants.

Bassekou Dramé, activiste

« C’est une ville pratiquement malade, il faut le dire. Une ville qui manque de tout, une ville qui a été décrétée zone économique spéciale dont pour l’instant, on peine à voir les réalités, la matérialisation de l’appellation de zone économique spéciale. Il vous souviendra que les manifestations du mois de septembre et octobre de 2017 ont engendré des réclamations, mais qui n’ont jamais abouti. Aujourd’hui, le constat de façon globale, Boké manque de tout», a fustigé Bassekou Amirou Dramé, activiste.

A l’en croire, les taxes versées par les sociétés minières sont gérées par un petit clan (administration et élus locaux au détriment de la communauté.

« Aujourd’hui, c’est la désolation et l’oublie de l’État vis-à-vis des communautés et même la population du centre urbain. Les six sociétés qui sont en exploitation, les retombées, les taxes, ne sont pas visibles. Il faut aussi s’en prendre aux collectivités locales, la mauvaise gestion des maires. Le clanisme et l’affaire qui entourent ces montants qui arrivent. De l’autorité centrale jusqu’au niveau des collectivités décentralisée, il y a un épineux problème», a accusé Bassekou Amirou Dramé qui invite les jeunes à prendre leur destin en main.

Point de vue infrastructures sportives, Boké ne dispose qu’un  seul et unique stade qui accueille toutes les rencontres sportives. Et celui-ci se trouve de nos jours dans un état piteux. Vieux de plus de 50 ans, ce stade a vu son mûr cramé à terre depuis plus de huit mois.

Stade de Boké en reconstruction
Mamadou Saliou Keita, President de district de football prefectora

« J’étais en tournée pour la compétition du tournoi du Président de la République, j’étais à Mamou, j’ai reçu l’appel de mon vice-président, m’informant que la partie du mur du stade était tombé. C’était au mois de novembre dernier. Aussitôt, je l’ai intimé d’écrire à l’autorité préfectorale, et le lendemain, c’est ce qu’il a fait. Et puis toutes les autorités se sont déplacées pour venir voir  les lieux. Ils ont fait le constat. Mais depuis ça, on est resté jusqu’au moment où les jeunes leaders ont commencé à écrire sur les réseaux sociaux. Les autorités ont tapé sur la table et invité les sociétés minières, comme UMS, à venir relever le mûr, en vain. C’est ainsi le président de Wakrya AC, en la personne de Minkael Sampou, a pris la volonté de faire la demande s’il peut s’occuper de ça. Je lui ai dit bien-sûr que oui. C’est ainsi qu’il a commencé à faire ces travaux », a rapporté Mamadou Saliou Keita, Président  de district de football préfectoral de Boké.

Aliou Diallo

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