D epuis le 20 janvier 1949 et le discours d’investiture, de son deuxième mandat, prononcé par le président Harry S. Truman (USA), le monde entier a pris conscience de la nécessité de lutter contre la misère dans le monde.
En septembre 2000, l’Assemblée générale des Nations Unies adopte les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
L’éradication de l’extrême pauvreté et de la faim est la première cible des huit (8) OMD approuvés par tous les pays et les grandes institutions au monde.
La rencontre de Bruxelles, organisée dans la foulée de l’adoption de ces OMD, élabore un programme d’action, visant à améliorer les conditions de vie des personnes qui vivent dans les 49 Pays les Moins Avancés (PMA) au cours de la décennie 2001 – 2010, et met l’accent sur la réduction de l’extrême pauvreté.
Pour être en phase avec les OMD et le programme d’action en faveur des pays les moins avancés, le gouvernement guinéen élabore son premier Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP I).
Cette première stratégie vise une réduction du taux de pauvreté de 10% horizon 2010 en le faisant passer de 40,3% à 30%.
A cause de la mauvaise gouvernance, avec des dirigeants incapables de freiner l’inflation et favoriser la croissance, cette première stratégie se soldera par un échec.
En effet, au lieu de baisser le taux de pauvreté ne fera qu’augmenter d’année en année à une vitesse fulgurante.
De 40,3% elle passe à 53,6% en 2005 et s’éloigne de la cible des 30%.
Cette augmentation combinée à une inflation galopante, qui en glissement annuel passe de 5,4% en 2002 à 39,1% en 2006, contribue à une détérioration du pouvoir d’achat des Guinéens.
Ces derniers n’arrivant plus à s’acheter de quoi manger commencent par attaquer les camions transportant du riz, de la farine, etc., avant de basculer dans la violence et d’exiger le départ des dirigeants qui avaient lamentablement échoué.
Le gouvernement de « large consensus » qui sera mis en place, suite aux violences et qui sera dirigé par Lansana Kouyaté, élabore le DSRP II, avec une nouvelle stratégie de réduction de la pauvreté axée sur «l’accélération de la croissance et de l’élargissement des opportunités d’emplois et de revenus pour tous ».
Cette deuxième stratégie ne réussira pas à stabiliser, à fortiori faire baisser, le taux de pauvreté qui continue sa progression de manière inquiétante.
A son arrivée au pouvoir fin 2010, le professeur Alpha Condé hérite de cette situation catastrophique.
Un taux de pauvreté qui avoisine les 60% et un pays en faillite.
Vaincre l’extrême pauvreté, qui touche environ 2/3 de la population, dans un pays en faillite avec une absence totale de l’Etat n’est pas une sinécure
Plusieurs défis sont à relever.
Il faut restaurer l’Etat, réformer l’Administration Publique, reformer le secteur de la sécurité et créer les conditions d’une croissance économique diversifiée.
Les réformes engagées depuis 2011 favorisent la diversification de la croissance, attirent les capitaux étrangers, 10 milliards USD d’investissement entre 2011 et 2018, et permettent l’inversion de la courbe du taux de pauvreté.
Le professeur Alpha Condé, toujours soucieux du bien-être de sa population, ne se contente pas de cette baisse historique et vise l’éradication de la pauvreté absolue.
L’Agence Nationale d’Inclusion Economique et Sociale (ANIES), une première en Afrique de l’Ouest, est créée avec un objectif très ambitieux : sortir 6 millions de Guinéens de la pauvreté absolue horizon 2025.
Cette agence qui sera financée à hauteur de 2 % du PIB en 2020 (4 % en 2025), tirera 400 000 Guinéens de la pauvreté absolue dès 2020.
La nouvelle stratégie de la lutte contre la pauvreté peut être résumée en un triptyque : une assistance continue pour les personnes âgées et vulnérables, le financement des activités à haute intensité de main d’œuvres et une aide à la création d’entreprises.
Les personnes âgées et vulnérables recevront une allocation mensuelle de 250 000 GNF.
Ce montant, qui fait l’objet de critiques insensées venant de l’opposition, n’a pas été fixé au hasard et permet effectivement l’éradication de la pauvreté absolue.
Il tient compte du seuil de pauvreté monétaire et les revenus, certes modestes, des personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté.
Pour info, le seuil national de pauvreté monétaire, mis à jour en 2012, en tenant compte de l’inflation, est de 8 815 GNF par personne et par jour.
Abdoulaye KABA
Secrétaire à la Presse et à l’information. Coordination RPG AEC Europe