Alternance démocratique : ellen johnson sirleaf, un autre bon exemple (chronique de fakoli)

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P artout où il y a des grands hommes, il peut y avoir aussi de grandes dames. Dans notre numéro précédent, nous avions parlé de Madiba, ce « fauteur de troubles », tombeur du système ségrégationniste blanc connu sous le nom de l’Apartheid qui avilissait autrefois les enfants d’Afrique sur leur propre terre au pays de Shaka Zulu.

Nous avions cité ce héros incontesté des temps modernes (qui a inspiré notre président dans la création de la coalition politique qui l’a porté au pouvoir) pour la clairvoyance qui l’a poussé à préférer l’honneur éternel aux notoriétés mondaines éphémères, en acceptant une transition pacifique après un seul mandat de cinq ans à la tête de son pays.

Aujourd’hui, nous parlerons de Maman Ellen Johnson Sirleaf, espérant que cette dernière inspirera le Professeur Alpha Condé dans cette phase ultime de la fin de son mandat.

Sourire rassurant de mère africaine et visage sérieux de dame de fer (ou d’affaire), selon les circonstances, Ellen Johnson a bien de traits communs avec les femmes leaders de chez nous, telles que leurs Excellences Hadja Saran Daraba, Hadja Rabiatou Sera Diallo, Hadja Mama Kanny Diallo, pour ne citer que celles-là !

Seulement voilà que la seule dame lauréate du Prix Nobel en Afrique s’est retrouvée (pas comme par enchantement bien sûr) à la tête d’un pays qui a connu l’une des guerres civiles les plus atroces de la sous-région.

Pour la petite histoire, notre génération a très tôt connu les mots « refugié » et « rebelle », à travers la guerre fratricide que le pays des deux Williams (Tubman et Tolbert) a connue dans les années 1990-2000. Nous nous rappelons bien des premiers hommes tatoués qui ont débarqué chez nous et de ces noms de chefs de guerre comme Charles Taylor, Prince Johson, les vainqueurs, puis assassins de Samuel Doe. Un haut gradé de chez nous, en la personne du Colonel Lamine Magassouba avait même joué un rôle capital dans ce feuilleton sinistre.

Cependant, comme nous le savons, après avoir exterminé Samuel Doe d’une manière barbare indigne de notre temps (lui et Johnson bien sûr), Charles Taylor arrive au pouvoir par les urnes, mais avec des menaces d’un slogan hideux du genre : « J’ai tué vos parents, si vous ne votez pas pour moi, je suis capable de vous servir un Remake ».

Bref, c’est dans la suite plus ou moins continue de ce parcours désolant d’un petit pays pauvre (Liberia est parmi les pays les plus pauvres au monde), que Maman Ellen Johnson Sirleaf a prêté serment en janvier 2006 en tant que première femme élue au suffrage universel à la tête d’un État africain.

Encore une fois, nous ne rentrerons pas dans les détails du bilan économique de cette brave dame à la tête de son pays, ce qui nous intéresse dans ce récit, c’est sa bravoure et sa détermination à cultiver la paix et la réconciliation dans un pays complètement meurtri par plus d’une décennie d’instabilités flétries de violence.

Oui ! Mama Ellen Johnson Sirleaf a dédié sa présidence à la culture de la paix, y compris entre elle-même et son challenger, le footballeur George Weah qu’elle n’a pas obstrué dans son ascension vers la magistrature suprême de leur pays commun. Mieux, elle cèdera paisiblement le pouvoir à ce dernier après ses deux mandats et ce, au sacrifice de son égo (puisque tout le monde en a une certaine dose).

La criticité de la phase actuelle de fin de mandat du Professeur Alpha Condé n’est certainement pas à démontrer, tant la pression est énorme, aussi bien côté cour que côté jardin, pour paraphraser encore Tchicaya U Tam’si. Mais si Madiba a pu, Ellen Johnson pouvait et si Ellen Johnson a pu, Alpha Condé peut, surtout que bien d’autres, en plus de ces deux ont pu.

Quoiqu’il en soit, aujourd’hui Ellen Johnson vit sa nouvelle vie d’ancienne Cheffe d’Etat avec honneur et révérence. Lauréate désormais du prix Mo Ibrahim, le cas Ellen Johnson est un autre exemple, une autre preuve, une autre évidence, croyez-moi, qu’il existe une belle carrière après la présidence de la République. Une carrière peut-être même plus excitante et plus prestigieuse que celle à la tête d’un seul Etat.

Si seulement cela pouvait servir d’exemple !!!

Si seulement ce bel exemple pouvait nous inspirer !!!

Que Dieu soit notre guide.

Par Fakoli

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