L ‘âge de la puberté chez l’homme et chez la femme est marqué par un certain nombre de signes étranges. Il peut être défini comme étant la transition entre l’âge de la jeunesse à l’âge d’adulte. Le sujet est le plus souvent tabou surtout pour des jeunes filles, a-t-on constaté.
Les signes de la puberté apparaissent généralement chez la fille entre 11 ou 12 ans, pour d’autres, c’est de 12 jusqu’à 14 ans. Cependant, la puberté est caractérisée par trois étapes, selon Docteure Rouguiatou Barry, spécialiste des questions sexuelles.
« La première, c’est le changement morphologique. En termes simples, on observe un changement de forme, la poussée des seins, l’élargissement des os du bassin, le raffermissement de la voie et l’apparition de la pilosité, c’est-à-dire les poils sur le pubis et sous les aisselles. Le changement physiologique est celui qui est le plus important. (…..) La fille observe pour la première fois une coulée de sang due à la pointe de l’ovule qui représente la cellule sexuelle chez la femme qui n’a pas fécondé. Cette coulée constitue les règles en terme facile et les menstrues en terme scientifique. Et désormais, cette coulée sera périodique, c’est-à-dire, à chaque 28 jour, pour les cycles normaux. Pour une période allant de 1 jour jusqu’à 5 ou 6 pour certaines. L’apparition des règles indique la présente occasion de pouvoir faire désormais des enfants en cas de rapport sexuel (……), à signaler que ces règles seront pour une période et leur arrêt marquera la ménopause chez toute femme. Le dernier changement est celui psychologique où la fille aura plus besoin d’autonomie, de paraître au lieu d’être et de chercher à gagner l’amour et l’attention de tous. Le stade le plus dur à gérer chez une jeune adolescente d’où une nette surveillance et une implication totale des parents », a expliqué Docteure Rouguiatou Barry.
Dans sa campagne d’éducation sexuelle, le Club des Filles Leaders de Guinée a ouvert un débat sans tabou sur sa plateforme pour recueillir les expériences vécues des filles lorsqu’elles ont pour la première fois vu leurs menstrues. L’idée de cette démarche vise à préparer l’esprit de celles qui n’ont pas encore atteint cette étape de leur vie à ne pas commettre d’erreurs.
Témoignages !
Bintou :
« En cette période de ma vie, c’était en 2014, je faisais la 7eme année. Pour moi, je suis maintenant grande, j’ai mon examen. Je dois maintenant avoir un copain. Je dois maintenant sortir pour les boites de nuits, j’étais excitée de connaitre le monde. Tellement que j’étais prête pour l’ambiance pendant cette période, je me tressais chaque samedi. Moi qui jouais au ballon, qui jouais aux boules, j’ai tout arrêté parce que pour moi, c’est pour les enfants. Et pour ne pas me salir, je restai loin de tout ça. Mais vu le contrôle de maman surtout, elle a pu me gérer et me faire comprendre quelle étape de ma vie suis-je ».
Guilavogui
« A cette période-là j’étais vraiment rebelle, je venais d’entrer dans le monde du mannequinat miss et master à l’école. Je me rappelle bien, je me sentais dans la peau d’une star. Il m’arrivait parfois de chômer les cours. Mais ma mère a vraiment joué son rôle de mère. Donc pendant cette période, il faut vraiment que les parents contrôlent, informent, surveillent et conseillent les enfants surtout les filles, car elles sont très exposées.
Sonna Soumaoro :
« J’ai eu mes premières règles pendant les vacances lorsque je faisais la 8eme année. J’étais à peu près unique en classe, car la plupart des jeunes filles le connaissait depuis qu’on faisait la 8eme année. Donc quand elles commençaient à parler des menstruations, j’étais vraiment ignorante en la matière, ce qui faisait même qu’elles se moquaient de moi, je me sentais discriminée, car mes amies s’éloignaient de moi pendant les causeries de femme. Je pleurais même parfois. J’ai dit ça un jour à ma belle-sœur elle m’a tout expliqué. Le jour où je l’ai vu, je me sentais tellement heureuse que je suis devenue femme et que désormais je vais participer aux causeries des amies, car c’était ma préoccupation. Pendant mes périodes, je partais m’asseoir toute seule pour éviter les garçons parce qu’on m’avait dit que quand un garçon me touche même à la main pendant mes règles que je tomberais enceinte. C’est une période qui m’a vraiment marquée ».
Propos recueillis par Mata Malick Madou
