Rentree scolaire 2018 : « l’absence des eleves n’est pas liee au mot d’ordre de greve … » dixit le proviseur du lycée senghor

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L a rentrée scolaire qui était prévue le 15 septembre et renvoyée ce 03 octobre 2018, n’a pas connu son habituelle ambiance. Il est huit heures au Lycée Senghor, ici, ce grand établissement est toujours en chantier, cela depuis deux semaines. Les bâtiments, les tables bancs, tableaux…, sont tous en rénovation. Ce grand temple du savoir est vide en ce premier jour du démarrage des cours. Ses élèves ont brillé par leur absence, un constat que qualifient les autorités scolaires d’une mauvaise habitude.

« Cela ne doit vous pas surprendre ici, parce que c’est devenu une habitude. Quand la rentrée est programmée au milieu de la semaine, les élèves ne viennent qu’au début de la semaine qui suit. Donc c’est une habitude chez eux. L’absence des élèves n’est pas liée au mot d’ordre de grève. C’est regrettable que des élèves prennent cette habitude après avoir passé trois mois de vacances. Je pense qu’enseignant et élève, tout le monde est pressé de rejoindre les salles de classe » a déclaré Alpha Kabinet Kaba, professeur dudit établissement.

Le système éducatif a connu des troubles liés à l’ouverture ces deux jours, le syndicat est déjà en grève. Mais, pour le proviseur du Lycée Senghor, le non-respect de ce rendez-vous scolaire, n’est pas lié au déclenchement de la grève du SLECG. Pour Balla Diarra, cette démotivation est due aux parents d’élève « Moi je rejette la faute aux parents d’élèves. Après trois mois de vacance où les enfants sont restés à la maison, si une rentrée scolaire tombe au milieu de la semaine, les parents ne lâchent pas leurs enfants. Si le mot de d’ordre était suivi, ce sont les enfants qu’on verrait, pas les enseignants. Mais ici, les enseignants sont là avec leur préparation, prêts à enseigner. Depuis le matin, du côté des élèves, il n’y a que quelques-uns qui sont venus et parmi ceux-ci, il n’y a qu’un qui est venu en tenue scolaire » a précisé le proviseur du Lycée Senghor.

Daouda Camara, élève en terminale, est le seul qui est prêt pour suivre les cours. Pour lui, la grève lancée par les syndicats serait la cause de l’absence des élèves. Ensuite, ce candidat invite les autorités et les syndicats à la résolution de leur différend.

« D’une part, nous avons appris que les syndicalistes sont en grève, peut-être, cette situation peut leur (élèves, ndlr) empêcher. Mais aujourd’hui, j’ai profité de l’occasion pour venir voir si les professeurs sont là. On était à la maison et on a vécu beaucoup de temps, l’école aussi nous manque. C’est pourquoi je suis matinal ici. Chômer est mauvais pour nous candidats, je lance un appel à mes amis de regagner l’école. D’autre part, nous demandons une aide pour la résolution du problème qui existe entre les syndicats et le gouvernement. Nous les élèves, nous sommes soucieux de notre avenir et nous sommes la relève de demain. Il faut qu’ils nous donnent les moyens de progresser ».

Au Lycée Ahmed Sékou Touré, les constats sont identiques et les plaintes portées contre les parents d’élèves sont communes. Sidiki Kouyaté, Proviseur dudit établissement, regrette l’attitude des parents d’élèves et les invite à contribuer à la réussite de l’année scolaire.

« C’est devenu une coutume chez nous, j’impute la responsabilité aux parents d’élèves. Dès que l’ouverture tombe au milieu de la semaine, le reste est sacrifié. Et cela ne date d’aujourd’hui. Ici, il y a trois à quatre ans, quand la rentrée est au milieu de la semaine, les enfants eux-mêmes disent qu’ils reprendront les cours la semaine prochaine. C’est devenu leur mot de passe. C’est pourquoi, à l’approche de l’ouverture, on sensibilise les parents pour qu’ils libèrent leurs enfants, afin de répondre présent le premier jour de l’ouverture. Mais, ils ne jouent pas ce rôle-là. On voudrait vraiment que les parents prennent conscience pour qu’on apprête les enfants pour le premier jour de la rentrée. Dans d’autres pays, le premier jour de l’ouverture des classes, l’école est toujours remplie, tout le monde répond présent ».

Certes, dans les écoles publiques, l’évolution des chantiers accuse un retard patent dans leurs exécutions. Mais dans celles privées, la mobilisation était aussi morose. Là-bas, des élèves et professeurs présents le matin, ont fait leur retour à la maison à dix heures.

Mariam KANTE

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