Décharge de concasseur : l’assemblée nationale et le conseil economique et social souhaitent une indemnisation des populations à déloger

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Le 3 mai 2018, c’est la date butoir donnée aux populations riveraines de la décharge de Concasseur, dans la commune Ratoma, pour quitter leurs habitations. Après expiration de l’ultimatum, le Ministère de la Ville et de l’Aménagement du Territoire compte lancer une opération de déguerpissement.

Préoccupée par la situation, la commission interinstitutionnelle Assemblée Nationale-Conseil Economique et Social a convoqué une réunion ce lundi 23 Avril 2018, à laquelle ont participé notamment, les présidents des deux institutions, Claude Kori KONDIANO  et Hadja Rabiatou Serah DIALLO, le Ministre de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, Dr Ibrahima KOUROUMA, le Directeur de l’Agence Nationale de l’Assainissement et de la Salubrité publique, les autorités de la commune de Ratoma et du quartier de Dar-es-salam 2.

Environ 300 ménages doivent quitter les alentours de la décharge de Concasseur où un éboulement a fait 9 morts en août 2017. « 60% des chefs des ménages sont décédés. Les vieilles femmes ne peuvent plus rien. Les enfants, soit, ont fini d’étudier, soit ne travaillent pas. Vouloir faire partir eux tous sans rien… », se lamente le chef de quartier de Dar-es-salam 2, Charles DAMBA. «Au nom de mes populations, nous sommes prêts à quitter. Mais donnez-nous quelque chose », plaide-t-il auprès des autorités.

Soucieux des conséquences politiques et sociales d’un déguerpissement sans mesures d’accompagnement des populations riveraines de la décharge de Concasseur, le président de l’Assemblée Nationale et la présidente du Conseil Economique et Social, ont demandé au gouvernement d’accorder un sursis aux citoyens concernés et de prévoir une indemnisation financière.

Sans prendre d’engagement, le Ministre de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, a promis de rendre compte en conseil interministériel. « Ces populations qui sont à Dar-es-salam se sont installées sans documents. C’est une zone réservée de l’Etat. Pour nous, quand il est question de la récupérer, c’est sans accompagnement. Aujourd’hui, le problème d’accompagnement se pose. Nous ne prenons pas d’engagement par rapport à cela. Comme je l’ai dit au président de l’Assemblée Nationale et à la présidente du Conseil Economique et Social, mon devoir est de porter cette information au conseil interministériel, demain » a déclaré le ministre  KOUROUMA.

A rappeler que les 1 200 à 1 300 tonnes d’ordures produites par jour à Conakry sont déversées à la décharge de Concasseur, située en plein cœur de la capitale guinéenne . Cette décharge constitue un véritable problème de santé publique. Et les grandes pluies qui s’annoncent font craindre le pire.

Kadiatou Kouboura BALDE

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