Massacre des tirailleurs sénégalais: siaka barry rend hommage au sergent kamba samoura

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A lors que le petit village de Chasselay entonne ce qui est devenu, au fil des ans, sa litanie funéraire en l’honneur des 188 tirailleurs Sénégalais, l’ancien Ministre guinéen de la Culture, Siaka Barry, en a profité pour sortir des limbes de l’histoire le Sergent Kamba Samoura, qu’il qualifie, selon ses propres termes, un héros inconnu.

« Le sergent Kamba Samoura repose ainsi à Lyon, loin de sa Guinée natale, mort pour libérer la France, mort pour que plus jamais une telle bêtise raciale n’arrive à l’humanité…mort surtout pour que la France se souvienne de sa lourde dette envers l’Afrique » a écrit Siaka Barry dans un hommage intitulé ‘’ Hommages : le sergent Kamba Samoura, un héros guinéen inconnu’’.

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Hommages : le sergent Kamba Samoura, un héros guinéen inconnu !

Dans le village de Chasselay (région lyonnaise en France) se dresse un cimetière construit à l’image des édifices de Tombouctou et de Djenné, appelé le « Tata africain de Lyon ». Dans ce cimetière, reposent 188 soldats africains (appelés à l’époque « tirailleurs sénégalais ») qui furent faits prisonniers entre le 17 et le 20 novembre 1940 par la redoutable division de l’armée allemande, SS Totenkopf (les têtes de morts). Le sergent Kamba Samoura serait originaire de la Guinée-Française (probablement du cercle colonial de Faranah). Il combattait avec ses frères africains (sénégalais, guinéens, soudanais, ivoiriens, voltaïques etc) sous le drapeau français pour empêcher l’occupation de la ville de Lyon par l’armée allemande. Entre le 17 et le 20 novembre 1940, après une rude bataille d’abord à Lissieu puis autour du village de Chasselay, le 25e régiment français auquel appartenait Kamba Samoura, tombe entre les mains de l’armée allemande. Au moment où les soldats français et africains croyaient s’acheminer vers la prison militaire de Lyon (comme le veut la convention militaire), une grande surprise les attendait : les allemands procédèrent immédiatement à un tri racial entre blancs et noirs. Tous les tirailleurs africains furent séparés des soldats blancs et regroupés hâtivement dans un champ. Ainsi le sergent Kamba Samoura et ses 187 autres compagnons africains seront arrosés par des rafales de mitraillette et des tirs de canons dans une effroyable boucherie. Selon les témoignages, certains tirailleurs africains seront d’ailleurs écrasés par des chars allemands sous les yeux impuissants de leurs officiers français et dans un cynisme hystérique des officiers allemands déchargeant sur eux leurs munitions. D’ailleurs, deux braves légionnaires français seront tués dans ce massacre en tentant de s’opposer à l’exécution de leurs camarades noirs.

Après le départ de soldats allemands, les villageois de Chasselay recueilleront les cadavres des pauvres tirailleurs noirs pour les inhumer dans ce qu’on appelle aujourd’hui le « Tata africain de Lyon ». Ce Tata fut construit à la fin de l’année 1940 par le vétéran Jean Marchiani.

Chaque année, au mois de novembre, un hommage est rendu à Chasselay, au sergent Samoura et à ses compagnons d’infortune.

Le sergent Kamba Samoura repose ainsi à Lyon, loin de sa Guinée natale, mort pour libérer la France, mort pour que plus jamais une telle bêtise raciale n’arrive à l’humanité…mort surtout pour que la France se souvienne de sa lourde dette envers l’Afrique !!!

Conakry, le 17 novembre 2020

Siaka Barry, citoyen guinéen.

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