Indemnisation des victimes du 28 septembre 2009: cellou dalein se justifie

Publicité

Dix ans après les événements douloureux du stade du 28 septembre de Conakry, où plus de 150 guinéens ont perdu la vie,  les victimes réclament toujours justice et indemnisation.

Interrogé par nos confrères de la radio Espace FM dans l’émission les ‘’Grandes Gueules’’, Cellou Dalein Diallo, l’un des leaders, dont les militants ont été tués et blessés, a tenté de se défendre ce lundi 30 septembre 2019, sur les deux milliards de francs guinéens qu’il a reçus du gouvernement comme frais d’indemnisation.

« Moi je n’ai jamais évalué ce que j’ai perdu, il n’y a personne qui a subi autant que moi. On dit que j’aime me ‘’victimiser’’  mais, c’était sur France 24 où on avait sorti évidemment les dégâts. Parce que le stade, à 14 heures, les gens ont quitté le stade alors que moi j’étais dans le coma vers la clinique et eux sont venus à la maison…. La nuit, à 3 heures du matin, ils sont venus (les militaires bérets rouges) à la maison, ils ont pillé systématiquement la maison, ils ont tiré sur les tôles, et tout ce qu’ils ne pouvaient remporter, ils ont cassé, ils ont tout emporté même pas une cravate. C’était connu, le lendemain toute la presse  était là y compris France 24. Alors je n’ai rien réclamé, en tournée à l’intérieur,  on me dit qu’un montant est arrivé sur mon compte, que les trois premiers ministres dont les domiciles ont été visités à l’issue des événements du stade ont reçu une indemnisation pour des biens perdus. Je n’ai jamais fait de devis, j’étais à l’intérieur, on me dit que l’argent est arrivé dans mon compte, ça m’a embrassé. J’ai fait appel à tous les militants pour les indemniser. D’abord, tous les véhicules qui étaient garés chez moi et qui ont été cassés, les motos je les ai remboursés sur ce montant. Ces motos, ces véhicules appartenaient aux responsables du parti. À chaque propriétaire de Mercedes, j’ai dit de les donner 30 millions de francs guinéens. Pour les motos, il fallait donner  5 millions. Le reste de l’argent, j’ai remis à Madame Hawa Dramé qui a une fondation ‘’ FITIMA’’, je lui ai dit d’aider les personnes en difficulté et les victimes du 28 septembre 2009 » s’est défendu le Président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée(UFDG).

En marge de la commémoration du dixième anniversaire du massacre du 28 septembre au stade du même nom, les Ambassades des Etats-Unis, de France et la Délégation de l’Union européenne ont conjointement appelé à la tenue d’un procès.

A travers le  ministre de la justice par intérim, le gouvernement guinéen semble décider à juger cette affaire du 28 septembre 2009.

« La question pécuniaire ne se pose pas, il reste seulement à trouver une salle d‘audience vu que celle qui avait été préalablement choisie (le Cinéma liberté) a été finalement abandonnée » a déclaré jeudi dernier le ministre de la justice par intérim.

Iso Abdoul Latif  

Publicité