A u seuil de l’année 2019, l’ancien allié du Pr Alpha Condé s’est exprimé sur le pacte citoyen et républicain et les perspectives de sa formation. Une occasion mise à profit pour tirer à boulets rouges sur le Chef du Gouvernement.
Avouant partager les difficultés du moment que vivent tous les guinéens, il s’est dit scandalisé par l’état d’insalubrité publique qui ne semble plus étonner. Un cadre délétère au cœur duquel il place la jeunesse qui selon lui manque de repères.
« Nous avons touché le fond avec cette jeunesse en errance à travers le monde. Le rapport 2018 du HCR relatif aux migrations montre qu’il y a plus de guinéens à traverser la Méditerranée que les citoyens des pays en guerre, comme l’Afghanistan, la Syrie, la Libye ou l’Irak, par exemple » a lancé Mr Soumah.
Cette perdition des jeunes serait provoquée par les pouvoirs publics qui seraient « incapables d’offrir des perspectives d’évolution et d’avenir ». Et d’insister sur le retour impératif des enfants à l’école dans la 1ère quinzaine de Janvier, afin d’éviter une année blanche aux conséquences multiples.
Le président de la GéCi soutient les enseignants dans leur grève saluant leur ténacité et courage. L’ombre d’une collaboration imminente n’est pas à exclure. Pour Fodé Mohamed Soumah, ce sont ‘’des manœuvres dilatoires d’un premier ministre totalement déconnecté de la réalité et en perte de vitesse’’.
Celui qui fut candidat lors des législatives de 2013 évoque dans ses vœux l’impossibilité d’installer la nouvelle Assemblée Nationale dans 3 mois. Il réfute l’argument des caisses vides au nom de la place de 3ème de producteur mondiale de bauxite du pays. Même les sommes colossales dépensées durant les tournées du PM, celles électorales du Président de la République ne sont pas en marge de ce discours. Des sorties qu’il qualifie de ciment du glissement programmé du calendrier électoral.
Une situation face à laquelle il ne voit pas l’opposition faire le contrepoids. M. Soumah révèle des initiatives de la GéCi ces derniers mois, à travers son BEN afin d’accorder les violons qui seraient restées vaines.
Et d’avertir que ‘’l’absence d’une opposition plurielle regroupant tous ceux qui ne se reconnaissent pas de la mouvance, comme du temps des forces vives, c’est une faute politique qui risque de nous rattraper à l’heure des comptes ».
Fodé Mohamed Soumah dévoile une partie de son plan pour 2019 : des actions concertées avec le SLECG et les parents d’élèves, pour l’occupation des établissements publics au quotidien, si la rentrée n’est pas effective dans la 1ère quinzaine de janvier ; demander le soutien des médias par un block-out de toute la bande FM et des émissions TV, refuser la fermeture de la Maison de la Presse ;- associer la Diaspora à l’éveil des consciences des familles qui bénéficient d’un soutien, sans lequel, la Guinée aurait déjà connu des soulèvements.
Des ‘’mesures d’urgence’’ que la GéCi entend mettre en branle au cours de l’année afin de sortir de cette inertie. Autrement dit, la désobéissance civile sera l’atout premier du parti désormais à l’opposition.
Clamant être du camp du peuple, le combat pour l’alternance démocratique est ainsi lancé. Chose possible selon le président Soumah qui appelle ses compatriotes à la mobilisation générale pour sortir la Guinée de l’incurie, de l’humiliation, des inégalités économiques … Ce, en dépit des intérêts divergents et des différences d’approches et de stratégies.
A ses yeux, ‘’le rêve d’une Guinée solidaire et bien gérée est à portée de main’’ et il faudrait saisir l’opportunité, tous ensemble et maintenant, face à un Etat qui a failli à sa mission régalienne de protéger son peuple.
Si les actions annoncées sont réellement posées, il est évident que la GéCi fera parler d’elle. L’arène politique est en ébullition avec le mandat des députés arrivé à terme. C’est dire que les empoignades ne tarderont pas à prendre forme.
Idrissa Keita
